Imagine un super-espion ultra-charismatique, une tueuse à gages surdouée et une gamine télépathe dans un même salon. Ça pourrait être un rêve bizarre né d’un mélange de films d’espionnage et de sitcoms des années 80. Mais non, c’est juste Spy x Family, le manga qui a décidé que "famille dysfonctionnelle" n’était pas un concept assez extrême.
Twilight, l’espion au nom si cool qu’il pourrait être le héros d’une pub pour montres suisses, doit créer une fausse famille pour infiltrer une école privée. Son faux plan devient une vraie galère lorsqu’il recrute Yor, une assassine qui rate la subtilité comme un ninja avec des chaussures en bois, et Anya, la petite fille télépathe qui pourrait gagner un Oscar du "personnage le plus kawaii mais potentiellement flippant". Bref, leur dynamique est une sorte de triangle explosif où chaque coin est armé jusqu’aux dents (littéralement, dans le cas d’Anya).
Le dessin est propre, efficace, avec une touche d’humour visuel qui donne du punch aux situations déjà absurdes. Les scènes d’action alternent avec des moments de vie quotidienne où Twilight essaie de ne pas s’arracher les cheveux à chaque mission scolaire. Mention spéciale aux expressions d’Anya, qui vole la vedette à chaque page. Ses pensées télépathiques sont une mine d’or comique, un peu comme si elle était la seule à avoir conscience de l’énormité du cirque familial.
Mais voilà, Spy x Family n’est pas sans défauts. Le rythme est un peu comme un yo-yo : tantôt une mission d’infiltration haletante, tantôt une virée à l’épicerie qui s’éternise. Parfois, l’histoire ne sait pas trop où elle veut aller : être un manga d’action ou une comédie familiale ? Résultat : un mélange qui fonctionne la plupart du temps, mais qui perd un peu de son mordant par moments. Certains arcs secondaires se traînent, et on aimerait que le récit s'assume davantage, au lieu de danser entre ses deux chapeaux.
En gros, Spy x Family, c’est un manga qui a une belle gueule et une idée de génie, mais qui aurait besoin d’une bonne dose de cohérence pour vraiment briller. C’est drôle, attachant, mais parfois frustrant, un peu comme un espion qui oublie son gadget ultime à la maison. Alors oui, la mission est loin d’être un échec, mais il reste un ou deux codes à craquer avant de toucher la perfection.