Avec Stone Ocean, sixième partie de JoJo’s Bizarre Adventure, Hirohiko Araki nous plonge dans un océan aussi étrange qu’envoûtant. Publié en 1999, cet arc est une véritable déclaration d’amour à la bizarrerie, où le concept de logique est jeté par-dessus bord pour laisser place à des batailles de Stands aussi délirantes qu’inventives. Si vous pensiez avoir vu tout ce que l’univers JoJo pouvait offrir, accrochez-vous : Stone Ocean est là pour prouver que l’imagination d’Araki n’a aucune limite.
L’histoire suit Jolyne Cujoh, fille de Jotaro Kujo, emprisonnée pour un crime qu’elle n’a pas commis. Mais on est dans JoJo, alors l’intrigue ne s’arrête pas à un simple drame carcéral. Entre conspirations célestes, alliés improbables, et un prêtre antagoniste aux ambitions divines, le récit se transforme rapidement en un chaos organisé où le destin même de l’humanité est en jeu. Rien que ça.
Jolyne est une héroïne qui brille par sa force et son caractère. Elle n’est pas seulement une fille de Joestar : elle est une combattante féroce et charismatique, avec un Stand, Stone Free, aussi versatile que stylé. Mais ce qui distingue cette partie, c’est l’équipe qui l’accompagne. De Foo Fighters, l’organisme planctonal le plus attachant de la galaxie, à Weather Report et ses pouvoirs météo qui virent à l’apocalypse, chaque personnage est un délice de créativité et de bizarrerie. Mention spéciale à Emporio, le gamin fantomatique avec une obsession pour son clavier. Oui, c’est JoJo, ne posez pas de questions.
Les combats, toujours aussi extravagants, atteignent ici des sommets d’inventivité. Araki joue avec l’espace et le temps, tordant les règles de son propre univers à chaque affrontement. Le prêtre Enrico Pucci et son Stand Made in Heaven poussent cette logique à son paroxysme avec un climax si audacieux qu’il redéfinit littéralement les frontières de la narration. Mais cette escalade peut aussi dérouter : si vous êtes du genre à chercher des explications rationnelles, préparez-vous à lâcher prise. Ici, tout est question de feeling… et de Stand.
Visuellement, Stone Ocean est un festival de designs audacieux et de poses toujours plus iconiques. Les personnages débordent de style, et chaque Stand est une œuvre d’art bizarrement géniale. Les environnements – qu’il s’agisse de la prison ou des décors célestes – ajoutent une richesse visuelle qui amplifie l’immersion dans cet univers déjanté.
Cependant, Stone Ocean n’est pas parfait. Son rythme peut parfois s’embourber dans sa propre ambition, et les twists narratifs, bien que impressionnants, risquent d’en perdre certains en route. Mais c’est aussi ce qui fait son charme : c’est une œuvre qui refuse de jouer la sécurité, préférant toujours surprendre et provoquer.
En résumé, Stone Ocean est une odyssée folle et inoubliable, portée par des personnages mémorables et une imagination sans limites. Hirohiko Araki continue de repousser les frontières de la créativité, offrant un récit qui vous submerge par sa richesse et sa singularité. Une vague d’étrangeté à chevaucher sans retenue, même si vous risquez de boire la tasse à quelques moments.