Les Sur-Hommes part.3 : La course à la puissance
Dernier volet de son triptyque sur les surhommes, SuperGod de Warren Ellis conclut sa réflexion autour de la volonté de contrôle et de pouvoir de nos sociétés modernes.
Après s'être penché sur les USA puis sur la situation mondiale, l'auteur Anglais prend encore plus de recul et offre une dimension totalement biblique à sa thématique :
Dans une course effrénée à l'armement, toutes les grandes puissances cherchent à se doter de son propre surhomme. Ils donnent tous naissance à des divinités crées de toutes pièces, des divinités surpuissantes pour qui les petites préoccupations humaines n'ont aucune espèce d'importance.
Pensant trouver la sécurité en donnant corps et âme aux dieux que les Écrits avaient toujours voulu protecteurs et aimants, l'humanité devient témoin et victime d'une bataille rangée entre des créatures omnipotentes à l'égo démesuré.
Warren Ellis conclu donc son triptyque par un message dramatique : à force de repousser plus loin les limites de l'éthique en espérant trouver dans la science un exutoire à la peur et à la souffrance, l'humanité risque finalement de connaître ce qu'elle redoute tant.
Mais toutes ces bonnes paroles ne suffiront pas à donner une vraie profondeur à ce récit qui finalement ressemble surtout à une succession de scènettes geek. C'est un peu comme si Warren Ellis, retombé en enfance, avait jeté tous ces jouets sur le tapis de sa chambre, ses GI.Joe, ses Action Man, ses figurines de Monstres et Compagnie et un Godzilla en mousse retrouvé sous le lit, et qu'il se mettait à faire des PANPANBOOOUMPPRRRCCHHHHH en les faisant se taper dessus.
Tout de suite après la lecture de cette histoire, j'avais l'impression de m'être retrouvé devant une compilation de combats plus jusqu'au-boutistes les uns que les autres, le tout lié par une narration fadasse, une cohérence scénaristiques discutable et une trame tristement linéaire. C'est grossier, gras et maladroit. Et malgré la présence d'un Cthulhu géant composé de millions de cadavres humains, SuperGod n'aura même pas réussi à me décrocher le plus petit sourire.