Je me lance aujourd’hui dans Superman : Kryptonite ! Si les dernières lectures sur le natif de Krypton m’ont laissé dubitatif, je suis plutôt confiant lorsque je découvre que ce récit est l’œuvre de Darwyn Cooke et de Tim Sale. Une équipe créative de la sorte met forcément en confiance.
Encore novice dans sa carrière de justicier, Superman se découvre une vulnérabilité inédite quand les radiations d’une météorite mettent à mal son endurance. Quel rapport cela a-t-il avec un nouveau businessman de Metropolis ? Et quelle influence aura cette nouvelle donne sur la romance que nourrissent Lois Lane et le super-héros ? (contient Superman Confidential # 1-5, 11 et Superman #61)
Avant la lecture nous avons le droit à quelques mots de l’auteur et à son appréhension à venir écrire sur un héros aussi emblématique que Superman. Et sur qui tout a déjà été écrit plus d’une fois. C’est pour cette raison qu’il décide de nous plonger dans le passé, et de revisiter, durant les jeunes années de notre héros, sa découverte de la Kryptonite. Une sorte de remise à jour de l’épisode #61 de la série Superman parue en 1949. (Episode qu’Urban a la bonne idée de nous offrir en complément parmi les quelques bonus de l’ouvrage !)
Forcément avec Darwyn Cooke, nous avons le droit à un Superman bien loin du gros monsieur muscle sûr de lui. Non, nous sommes à sa genèse et Clark s’interroge encore sur ses capacités, sur son invulnérabilité. Et lorsqu’il se bat contre la nature, et principalement un volcan en éruption, il se rend compte qu’il n’est pas le seul à se poser des questions, les gens en font tout autant, et pour certains ce n’est pas de l’admiration qu’ils ont dans les yeux mais de la peur. Voilà un constat qui va ébranler notre héros. Heureusement il peut compter sur P’pa et M’man Kent là pour lui apporter conseils et réconfort à Clark.
C’est un Superman plein de fragilité, rempli de doute, un Superman humain que nous propose Darwyn Cooke. En plus des interrogations qu’il a sur lui-même, sur ses pouvoirs, sur leurs explications, il y aussi le choix qu’il doit faire entre passer du temps à charmer sa chère et tendre Lois et le fait de devoir être un sauveur pour les gens de la Terre. On a l’impression, par moment, de voir un enfant indécis entre ce qu’il doit et ce qu’il veut. Cela en est touchant.
Sur le plan de Clark Kent, notre reporter est affilié avec la torride, charmante et stricte Lois Lane et le désinvolte Jimmy Olsen à une enquête sur un nouveau venu à Metropolis : Anthony Gallo et son casino qui ont le don de rendre Perry White encore plus sur les nerfs qu’il ne l’est d’habitude ! Et cette rencontre va avoir un impact des plus importants sur Superman. Anthony Gallo va être la possibilité pour Superman de découvrir ses origines, qui se situent bien loin de la Terre mais aussi d’apprendre l’existence d’une terrible menace pour sa vie !
Si tout ce récit, du point de vue des incertitudes de Superman, son apparente fragilité, son indécision face à Lois est un réel plaisir, je dois par contre largement atténuer mes propos sur la façon dont les origines et le danger de la kryptonite sont amenés ! Tiré par les cheveux, abracadabrant, les termes ne manquent pas pour retranscrire l’impression de travail bâclé qui en ressort ! Et au final, malgré des scènes fortes et intenses émotionnellement, on se retrouve avec une profonde sensation de déception !
Graphiquement, rien à redire. Tim Sale effectue encore un travail juste admirable ! Il n’y a rien d’autre à faire que de contempler case après case, planche après planche, pour ressentir toutes les émotions qui se dégagent du récit de Darwynn Cooke.
Petit mot également sur l’édition que nous propose Urban. Avec beaucoup de bonus, notamment sur la façon dont les personnages ont été perçus et travaillés par les artistes. Ainsi que le fameux Superman #61 de 1949.
Bref, un travail, une vision de Superman tellement touchante, un Superman si fragile malgré sa force, des scènes d’une grande puissance émotionnelle, et pourtant tout cela est gâché par une fin si décevante.