Et si un vaisseau Kryptonien ne s'était pas écrasé au Kansas mais en Ukraine ? Et si le petit Kal-El avait été élevé dans les valeurs du communisme, sauce stalinienne, pour en devenir un des symboles les plus adulés et les plus redoutables à la fois ? Et si pour se protéger d'une telle menace, les USA s'en remettaient au génie de Lex Luthor ? C'est sur ce postulat que se construit "Superman : Red Son", revisitant en trois épisodes l'histoire du super héros patriarche, qui assure lui même la narration.
Balbutiant à peine l'univers DC Comics, me lancer dans "Superman : Red Son" m'effrayait un brin. La lecture fut pourtant aisée, je n'ai pas eu l'impression de passer à côté de trouzmilles références. Si le postulat de départ est séduisant, le résultat ne m'a guère enthousiasmé. A vouloir brasser trop large, Mark Millar survole des thématiques intéressantes mais usées jusqu'à la corde (Le pouvoir et sa part de corruption, la liberté et le chaos face à l'ordre et la prospérité, etc) sans apporter une touche personnelle. Également, à l'instar de @Surestimé, le renversement des rôles où les méchants deviennent gentils et inversement m'a furieusement rappelé "Watchmen" en infiniment moins abouti. Enfin, à vouloir créer une fresque sur des décennies en à peine trois tomes, Mark Millar a sacrifié la part d'aventure de ses histoires en tant que telle, assez faiblarde dans l'ensemble.
Les graphismes sont quant à eux peu amènes à mon goût, mais ont le mérite de rester parfaitement lisibles.
"Superman : Red Son" reste une bonne lecture le temps d'un après midi désœuvré, et gagne moult points grâce à son final, presque cocasse, que seuls ces univers alternatifs aux dogme DC permettent. (Vraiment, deux points supplémentaires pour la fin qui m'a offert un sincère éclat de rire).