Ici, les histoires n'ont pas tant d'intérêt. Il semble qu'il fallait voir un message écologique dans la première nouvelle "La planète encore", ou une référence psychanalytique dans la deuxième, "Les réparations". C'est possible. Mais c'est sans grande importance.
La vraie force de cette BD est double. D'abord, c'est le voyage onirique. En attendant un bus qui mettait trop longtemps à venir, je l'ai ouverte et j'ai lu. 35 minutes se sont écoulées, je n'en ai à peine vu passé 5. J'étais ailleurs, sur une autre planète. Moebius m'a littéralement transporté. C'était jouissif.
Ensuite, nécessairement, il faut parler du dessin, et plus particulièrement des couleurs. Moebius est un maître de son art, la ligne claire est parfaitement maîtrisée, mais ces couleurs... Je n'avais jamais vu ça. C'est la première fois qu'il me semble que chaque planche est un tableau à part entière qui mériterait son cadre au Louvre. Enorme coup de cœur pour le dessin de la première histoire (toujours "La planète encore"), qui renonce au texte pour mieux éblouir la vue du lecteur.