Jim Henson est le fondateur des Muppets et de 1 rue Sésame, deux show très populaires outre-atlantique. Chez nous seul les Muppets auront su nous plaire. Mais avant cette époque et cette immense popularité, Jim Henson et Jerry Juhl ont écrit ensemble des films plus ou moins indépendants. Tale Of Sand est l’un deux et malgré trois réécritures, il ne fut jamais validé puis la célébrité des Muppets aidant, le scénario tomba dans l’oubli. Sous la supervision de sa fille, Ramon K Perez a repris le script et l’a adapté en un sublime roman graphique.

Je ne connaissais pas Perez et je ne sais pas jusqu’à quel point il a adapté le scénario d’Henson et Juhl. En tout cas, ce que je sais, c’est que malgré très peu de texte, on a une histoire sublime. Onirique au possible où tout se mélange, on dirait un rêve que chacun pourrait faire. La fin le suggère d’ailleurs beaucoup. On y retrouve énormément de choses mais surtout un rythme endiablé avec quelques pauses afin de laisser le lecteur souffler, de l’humour et de l’action mais pas de bagarre enfin très peu.

Le vrai plus dans cet ouvrage est le dessin. Perez est excellent maniant plusieurs styles notamment dans la couleur rendant des effets de dessins monochromes, des rendus photos, détaillés, un peu grossier, de l’aquarelle. Toutes les manière de mettre en valeur un dessin y passent mais sans jamais que cela fasse fourre-tout. L’artiste sait manier à merveille sa palette et le procédé si bien que chaque façon de faire renforce l’autre.
La narration est aussi sublime. Pas de gaufrier classique, une façon de faire qui peut ressembler à du Will Eisner, Joe Kubert ou Glenn Barr. Oscillant entre de grandes planches avec quelques dessins et certaines avec une superposition de nombreuses cases pour décrire la folie ambiante.

Le style de dessin est ultra-expressif permettant ainsi a Perez de palier à l’absence de dialogues. Par son style, il parvient à faire vivre ses personnages sans même qu’il n’aient à parler. Je peux donc vous dire rien qu’au dessin que le héros est un peu bourru, futé mais pas trop, tombe souvent dans le pétrin et est grognon quand on lui vole quelque chose et que même s’il ne cherche pas à se battre, il saura rendre les coups sans sourciller. Celui qui le poursuit est riche, malfaisant et surtout très fourbe.

Mon avis : Vous l’aurez compris, je vous recommande chaudement cette petite pépite même si le prix et la rapidité de lecture pourra en refroidir plus d’un. Cependant, c’est juste une bombe visuelle et narrative.
Kab
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le 1 juin 2014

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Kab

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