Des histoires courtes à faire peur, des situations glauques pour des hommes mal intentionnés, des expériences bizarres qui dépassent de loin la réalité, Les Contes de la Crypte prend la frousse à cœur et la distille dans chacune de ses cases qui font la part belle à la face obscure de l’homme. Incivilités, gourmands, violents, égoïstes, les protagonistes étalent sans vergogne leur nature qui leur revient toujours en pleine gueule démontrant par là même un remboursement actif de leurs agissements pour le compte de l’individualisme.
Jadis série TV mémorable des Jeudis de l’angoisse sur M6 avec le gardien de la crypte à la peau décrépie et son ricanement d’outre-tombe, la bande dessinée dont elle fut adaptée, aborde fièrement ses histoires en noir et blanc made in fifties, avec des visages expressifs sculptés dans la terreur et des subtilités définissant l’horreur sans tomber dans l’événement gore massif (un tas de viande hachée pour un père brutal, une tête exposée en guise de trophée, un homme mué en chauve-souris, un vieux cadavre au sourire niais, etc.).
Si la bêtise des hommes appelle au déferlement des coups bas de la vie pour laquelle l’irrespect a été déclenché, c’est pour soulever une morale sarcastique dont le Gardien se plaît à l’énoncer sous couvert d’un flux de rire sardonique. C’est même pour cela qu’on l’aime.
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