Tamara Drewe par amandecherie
La campagne anglaise est plus fourbe qu'elle n'y paraît. Le décor du village de Ewedown est pourtant idyllique : un cottage qui abrite une retraite d'aspirants écrivains et d'un célèbre auteur, soit une ferme autogérée, des animaux, des paysages verdoyants, et le calme pour les uns qui n'est que l'ennui pour les autres dans un patelin où, coincés, les jeunes tuent le temps en inhalant des bombes d'aérosol.
Tamara Drewe, la vingtaine bien tassée et le mini-short en étendard, secoue ce microcosme en séjournant dans la vieille bâtisse de sa mère. Si tant est que le spectacle des vaches dans les pâturages ne suffit pas aux riverains, la jeune femme cristallise les ragots : trop aguicheuse, trop refaite, trop mauvaise journaliste dans un magazine féminin.
Le livre de Posy Simmons est un bel objet au dessin clair et élégant, non délimité par des cases, qui se tisse au texte, pensées des personnages : Glen, universitaire en mal d'inspiration, Beth la tenante débonnaire de la pension et Casey, adolescente désœuvrée de la région et spectatrice des relations amoureuses qui se font et se défont sous ses yeux.
Tamara Drewe, décriée par tous, n'a pas l'opportunité de donner son avis et s'avère être, malgré les apparences, la personne la plus innocente et noble dans cette chronique de la petitesse humaine qui sent le foin et qui connaît un dénouement radical.
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