Après un épisode un brin décevant, Tango revient pour un opus plus trépidant. Cette fois, c'est Mario qui a des ennuis. Rattrapé par son passé, aux mains d'un sale type qui a un goût prononcé pour la torture, il a besoin de Tango pour le tirer de ce mauvais pas. L'intrigue est sommaire mais le résultat est franchement très efficace. Mené à un rythme d'enfer, ce cinquième tome est une bonne série B. On n'y apprend rien de nouveau sur nos personnages, le lien entre notre duo est coupé durant plus de la moitié de l'aventure, ce qui conduit à un récit principalement recentré sur l'action. Tango mène l'enquête pour retrouver son ami avant de régler les choses à sa manière. C'est carré, brutal mais parfaitement maîtrisé.
Comme dans les précédents opus, on retrouve une grande qualité dans le dessin des décors et des paysages. Les auteurs n'ont pas leur pareil pour planter une atmosphère. C'est d'autant plus notable ici que ce titre est moins lumineux que les précédents. Les scènes sont en effet aussi bien diurnes que nocturnes, et les paysages aussi urbains que champêtres. De l'une à l'autre, les couleurs se télescopent avec bonheur. Philippe Xavier a la bonne idée d'opter pour des planches plus aérées quand les personnages s'éloignent de la ville pour renforcer cette dualité qui émane de cette aventure. L'action, elle, est plutôt bien rendue avec quelques scènes bien agencées et percutantes. Ce volet était indispensable pour que le résultat soit réussi.
L'histoire n'étant pas franchement originale (les différents personnages se vengeant les uns des autres), Matz a pris soin d'organiser son récit autrement. Articulé autour de plusieurs flashbacks, le scénario gagne ainsi en rythme et en efficacité. De la même façon, étant privé des habituels échanges entre nos deux acolytes, la narration mise beaucoup plus encore que d'habitude sur la focalisation interne. Si l'ensemble est moins amusant, il souligne les traits de caractère de Tango et Mario, ce qui est un atout supplémentaire. On regrettera cependant que la fin soit un peu expédiée (mais c'est globalement le cas de chaque épisode). Pas de quoi cependant bouder son plaisir avec ce cinquième tome qui confirme que Tango est vraiment un titre sympa.