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Quand le paradis cache des démons et que les orphelins rivalisent avec Sherlock Holmes

Avec Grace Field House, premier tome de The Promised Neverland, Kaiu Shirai et Posuka Demizu nous invitent dans un univers à première vue enchanteur, où tout semble trop beau pour être vrai. Et bien sûr, ça ne l’est pas. En mélangeant l’innocence enfantine à une tension psychologique implacable, ce manga s’impose d’emblée comme un jeu d’échecs où chaque page retourne la situation.


L’histoire démarre dans un orphelinat idyllique où des enfants surdoués mènent une vie parfaite sous la bienveillance de "Maman", une figure maternelle chaleureuse mais mystérieusement parfaite. Emma, Norman et Ray, nos trois héros, découvrent rapidement que leur cocon idyllique est une façade pour une horreur indicible. Spoiler alert : ce n’est pas La Petite Maison dans la Prairie.


Emma, avec son optimisme inébranlable et son esprit vif, incarne la volonté farouche de protéger tout le monde, même quand la logique s’effondre. Norman, brillant stratège, et Ray, cynique mais loyal, forment avec elle un trio aussi attachant qu’ingénieux. Leur dynamique est au cœur de l’histoire, et chaque décision qu’ils prennent nous rapproche d’une fuite haletante ou d’un échec tragique.


Visuellement, Posuka Demizu donne vie à cet univers avec un mélange unique de douceur et d’angoisse. Les scènes dans la maison, lumineuses et chaleureuses, contrastent violemment avec l’atmosphère oppressante qui s’installe dès que le masque tombe. Les expressions des personnages, entre espoir et terreur, amplifient la tension, tandis que les designs des "démons" font monter la dose de cauchemar d’un cran.


Narrativement, Kaiu Shirai maîtrise l’art du cliffhanger et de la révélation choc. Chaque chapitre laisse le lecteur dans un état de stress délicieux, se demandant ce que les enfants découvriront (ou subiront) ensuite. Cependant, ce premier tome pose surtout les bases, ce qui peut frustrer ceux qui attendent des réponses immédiates. L’accent est clairement mis sur la mise en place de l’univers et des enjeux.


L’un des points forts de ce premier tome est sa capacité à rendre les moments de tension presque insoutenables. Chaque plan, chaque dialogue semble chargé de sous-entendus, et l’omniprésence de "Maman", avec son sourire glacé et ses manières parfaites, ajoute une couche d’angoisse supplémentaire. C’est une chasse au chat et à la souris où le chat est terrifiant, et les souris, bien que malignes, risquent de finir dans l’assiette.


Cependant, certains lecteurs pourraient trouver que l’optimisme inébranlable d’Emma, bien qu’admirable, frôle parfois la naïveté. Mais cet idéalisme est contrebalancé par les perspectives plus cyniques de Ray et Norman, créant un équilibre qui empêche l’histoire de basculer dans l’excès.


En résumé, Grace Field House est une entrée en matière brillante pour The Promised Neverland. Avec un récit qui mêle habilement suspense, horreur, et drame, ce premier tome pose les bases d’une histoire captivante portée par des personnages attachants et un visuel saisissant. Un paradis trompeur, un enfer insidieux, et une fuite qui promet d’être mémorable.

CinephageAiguise
8

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleures BD de 2016

Créée

le 31 déc. 2024

Critique lue 1 fois

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