The rising of the shield hero est un light novel adapté en manga (puis en animé) de Aneko Yusagi. 17 volumes sont sortis au moment où cette critique est écrite, pour un total de 71 chapitres. Il est publié mensuellement dans le Monthly Comic Flapper.
Naofumi est un étudiant ayant été invoqué dans un autre monde après avoir découvert dans une bibliothèque un livre assez étrange. 3 autres personnes ont été invoqués avec lui, et ils ont pour but de sauver le monde en tant que héros. Ils sont équipés d'armes légendaires (lance, épée, arc) mais... Naofumi reçoit celui du bouclier. À cause de son manque de charisme et d'expérience, personne ne veut s'allier avec lui excepté une jeune femme. Malheureusement, cette dernière le trahis et l'accuse faussement. Il se fait donc bannir et projette de se venger.
J'ai recommencé récemment à lire quelques Isekais/Tenseis depuis que j'ai vu que pas mal d'entres eux ont eu une adaptation animé (Mushoku tensei, I am a spider, so what?, deuxième saison de Tensei shitara slime datta ken, I've been killing slimes for 300 years, ...). The Rising of the Shield Hero fut le premier de la liste, même si ce n'est pas la première fois que je lis le manga.
Dans Trotsh (pour abréger), dès le premier chapitre, on use d'un style de narration assez particulier : le manga manipule nos sentiments pour diriger une haine vers un des personnage. Dans ce cas-ci, c'est la princesse.
Ce style de narration, je le déteste. C'est sans doute le PIRE que je puisse connaître. Pourquoi ? Parce que c'est trop simple. En orientant notre haine dans une direction, en utilisant l'injustice maints et maints fois, on se retrouve à détester les personnages, à détester l'univers, à détester finalement toute la bonne humeur du manga, et du coup on se force à lire, toujours plus, toujours plus loin, pour que FINALEMENT justice soit faite. Cette façon d'attirer et de forcer le lecteur à continuer jusqu'à ce que ses yeux pleurent du sang après avoir enchaîné en deux heures les dix premiers tomes, tout ça grâce à une haine tournée et manipulée contre un personnage, c'est écœurant. Une intrigue captivante et prenante, ça se construit petit à petit, c'est quelque chose d'intelligent, pas une bête histoire d'injustice qu'on te balance à la figure pour t'accrocher. Sans parler qu'en plus, ça met de mauvaise humeur.
En vrai, si ça avait été quelque chose de construit, de subtil, de sombre, peut-être gore, dans un genre plus orienté Seinen, là j'aurais dis oui. Mais non, il a fallu que le princesse trahisse le personnage principal sans aucun motif valable, alors qu'on apprend plus loin dans la série que c'est un personnage calculateur. Il a fallu faire en sorte que le héros soit une sorte de pseudo-dark personnage de fantaisie qui fait genre il est ultra sombre, avec une grosse cape, des cheveux noirs etc., alors qu'il est accompagné d'un harem ambulant composé d'une demi humaine aux oreilles de renard, d'un poulet géant qui peut se transformer en une sorte d'ange de 4 ans, et une cosplayeuse qui se déguise en animaux on sait pas trop pourquoi (j'ai juste du oublier). Il n'y a absolument rien de sombre.
Et puis, à peine passé le début que par moment, l'auteur nous fait rappeler que le héros n'a pas de chance dans sa vie. Il prend les autres héros et hop ! Rebelote, quiproquos, injustices, on nous rebalance tout un plat dans la figure alors qu'on a même pas eu le temps de digérer le dernier. Ça se répète, ça devient redondant, mais qu'est-ce que l'auteur s'en fout comme de toute façon les lecteurs vont continuer leur lecture en attendant revanche. On oublie pas ne nous faire rappeler que le monde entier est contre le héros qui n'a pourtant rien fait de mal.
En plus, il fallait un peu s'y attendre, y'a une morale. Le gars se fait trahir, bon il rage un peu mais après avoir adopté une esclave-humaine-renard-enfant qui se transforme en adulte après avoir évoluée et dormi un bon coup, ça va mieux. Il veut se venger, bien sûr, mais au lieu de nous sortir une histoire à la Old Boy ou Kill Bill, on nous dit que c'est pas bien d'être méchant, il ne faut pas faire de mal aux autres, il faut tout pardonner, sinon le monde ne pourra être sauvé, il faut compatir et savoir manipuler sa haine, ne jamais tomber dans le côté obscur de la force. C'est sur que c'est pas gentil d'être méchant.
Tout de même, la trame principale qui est de se battre contre les vagues de monstres est toujours présente. Mais il est assez fun de voir que le pauvre héros malchanceux qui se fait abandonner par la société même pas 24h après son invocation ET QUI EN PLUS DE ÇA NE POSSÈDE QU'UN BOUCLIER est finalement un personnage overbroken qui défonce tout et écrase tous les monstres qu'il rencontre avec son petit harem. Tandis que les trois autres héros ne sont que des grosses merdes égocentriques et égoïstes sous-développés qui n'ont été créés QUE POUR FAIRE CHIER ET FORCER LE LECTEUR À CONTINUER DE LIRE, il aura bien sur fallu faire en sorte que malgré toute l'aide qu'ils peuvent recevoir, ils restent plus faibles qu'un héros qui ne possède qu'un bouclier...
Donc pour résumer, le manga attise d'abord la haine du lecteur à travers l'injustice. Il y ajoute moultes de situations énervantes et répétitives pour bien faire rôtir notre cerveau jusqu'à ce qu'il grille et explose au point de devenir assez fou pour lire ce manga ; puis, après une petite pause où tout vas bien pendant laquelle Naofumi profite de son harem, on recommence, et ce, pendant une dizaine de tomes. On oublie pas bien sur de nous sortir la petite morale du pas gentil d'être méchant, et pour couronner le tout, la petite cerise sur le gâteau c'est le niveau du personnage principal qui est beaucoup plus élevé que celui de ses rivaux.
P.S. le cœur, ou plutôt la recommandation, c'est parce que lorsqu'on est habitué à la narration, l'histoire est tellement absurde que finalement ça en devient fun. Mais ne lisez pas si vous ne voulez pas tomber dans un cercle vicieux dans lequel vous n'allez pas en ressortir intact.