Pas sûr de retourner mon siège...
« 1… 2… 3… je vois à travers toi… 4… 5… 6… en toi, mes pensées s’immiscent… 7… 8… 9… ta tête, petit œuf… finira cassée sous mes talons neufs.
Les psychiatres de l’asile Beltran, experts et sommités mondiales… le Doctor Spirit, mon mentor, seigneur incontesté du royaume spirituel… The Boss, mon patron, chef du S.W.A.R.D… Vous croyez tous connaître la petite Sophie. Vous croyez tous avoir pénétré mon esprit. Ha ha… Vous n’arriveriez pas à pénétrer une vache si elle vous pissait dessus. Vous n’avez rien compris. Vous êtes dans ma tête. Vous êtes tous dans ma tête. Je vous briserai entre mes synapses. Je vous tuerais tous… d’une simple pensée. Personne n’en sortira indemne. Pas même toi, porte-bonheur… »
Le premier tome sur Dead End m’avait tout juste scotché à mon fauteuil. Trash, violent, politiquement incorrect mais toujours dans l’intérêt de l’histoire et du personnage concerné. Avec The Voice, on s’attendait à encore plus trash, plus violent, plus hot et au final on est déçu, car on nous laisse imaginer des choses, on s’approche de la ligne sans jamais la franchir. Et pourtant, entre le premier volume, et les premières pages avec une Sophie enfant absolument trash, on s’attendait à beaucoup de passages dérangeants mais non, quasiment rien… C’est rageant, elle fait presque trop gentille.
Sophie Bisset est The Voice. Elle possède des capacités télépathiques absolument énorme, et ses parents la trouve trop bizarre pour la garder. Elle va alors atterrir sous la surveillance du docteur Spirit ou Sirit, son nom change à chaque page (pas top le travail de relecture pour ce coup là…). Même lui, pourtant un caïd dans le royaume spirituel, ne va pas réussir à canaliser la jeune fille. La raison est simple : elle est le penchant obscur de Jean Grey, elle accepte son côté noir, l’assume et ne vit qu’à travers lui ! Et elle aime ça. Plus on avance, plus elle semble diabolique (son beau-père et la Barbie, le crâne du pauvre lapin…)
On se dit chouette, encore un méchant bien vilain, elle va nous mettre plein la vue en grandissant. Et bien, que nenni, une fois hors des flashbacks, on la retrouve en prison, incapable de faire le moindre mal à qui que ce soit. Mais toujours ce petit sourire sadique aux coins des lèvres. Heureusement nous découvrons d’autres méchants dans cet asile, grâce à une visite avec des médecins en recherche de sujets de thèse. Tous plus loufoques les uns que les autres, mon attention s’arrête sur une sorte d’Hulk SM, plus il se frappe, se fait mal, plus il devient puissant, mais cela ne fonctionne que si les coups viennent de lui.
Et c’est justement ce personnage que Dead End vient faire évader ! Il en profite aussi pour libérer Sophie. Et enfin l’action démarre ! Enfin car on a quasiment terminé notre lecture. Et quelle action, The Voice se déchaine sur les médecins, Master of Pain se fait super mal et Dead End nous offre encore un carnage avec un simple clou. Le rendu de l’action est juste magnifique grâce aux coups de crayon de Bruno Bessadi. Il n’y a pas le moindre temps mort, ça swing sur toutes les cases. Les carnages n’en sont que plus jouissifs. Surtout ses personnages sont toujours aussi beaux, tous avec un look (coiffure, vêtements) bien à eux, bien travaillés. Un vrai souci de profondeur.
De même on sent qu’Herik Hanna commence à poser les bases de son histoire, notamment avec le S.W.A.R.D. et The Boss, mais personnellement ça ne prend pas. C’est trop limité, et surtout trop peu expliqué, on ne comprend pas toujours tout. Qui est qui ? Qui bosse pour qui ? Qui est finalement gentil ? Qui est méchant ? Et le cliff final sensé nous mettre sur le c… m’a laissé totalement de marbre, ne voyant pas d’où il venait ni ce qu’il symbolisait…
Bref, je passe de super emballé à fortement sceptique. Si la qualité graphique est toujours aussi excellente, l’intérêt de l’histoire me laisse de marbre. Et surtout, je me retrouve avec une The Voice bien moins sadique que ce que j’espérais… Espérons que le tome 3 relance tout ça.