« Du haschisch est entreposé dans les caves du château ... »
Hergé, ce n’était pas le dernier pour la déconne. Les trois précédents albums avaient déjà cassé à peu près tous les codes : l’intrigue vide des Bijoux de la Castafiore, les méchants en chemise rose du Vol 714, et Alcazar qui fait la plonge chez les Picaros. Mais Haddock qui deale du shit dans les caves de Moulinsart, il faut reconnaître, c’est du jamais vu. Cet opus vingt-quatre flirte avec l’autodérision, à un niveau que seuls les Belges savent atteindre.
Malgré tout, il y a un essoufflement. Hergé a écarté la plupart des idées délirantes, il a resserré son intrigue sur des bases archi-classiques, et multiplié les caméos dans tous les sens. Tintin a plutôt vieilli que grandi, les gags du professeur Tournesol ne tournent plus aussi bien qu’avant, et les courses-poursuites sont décidément des ressorts trop faciles.
La seule scène intéressante, c’est le retour de Tintin auprès de Martine Vandezande, la comptable qu’il a décidé d’asticoter : c’est la seule fois que Hergé dessine un sourire méchant, revanchard, sur la bouille du reporter.
En fait, c’est un album qui gagne à rester inachevé.