Les combats dans la cochlée et l’attaque du CCG sur l’île de Rushima se poursuivent. Kaneki affronte le surpuissant Arima pendant que l’opération pour faire évader Hinami suit son cours. Du côté des Quinckes, la recherche de Tooru Mutsuki continue, mais une découverte surprenante va venir ébranler notre nouveau chef des Qs... Parallèlement, l’inspecteur Abara, du groupe Suzuya, entame un combat avec Miza, chef des « lames » avant de se retrouver nez-à-nez avec un ennemi à la puissance démentielle. Nos différents personnages principaux vont donc chacun être plongés dans un torrent d’évènements, pour le meilleur… et pour le pire !


Pour résumer en trois mots ce tome 8 : Sombre, mouvementé et inattendu.


En effet, tout d’abord ce tome est particulièrement sombre. Dérangeant et gore, beaucoup de scènes sont particulièrement trash. Les évènements tournant autour de Mutsuki et les découvertes que l’on fait par rapport à ce personnage sont assez choquantes.


Psychopathe schizophrène, tueuse terrifiante, on se rend compte que l’on s’est bien trompé sur ce personnage ! Tooru refoule complètement son côté sombre depuis le début et lorsque l’on comprend le pourquoi du comment, on ne peut être que choqué par la violence extrême qui l’habite. Bien emmenée et toujours avec cette façon d’écrire très particulière qui caractérise l’auteur, cette découverte rend le personnage particulièrement intéressant (mais aussi particulièrement flippant). D’ailleurs, l’éveil de Mutsuki étant indirectement liée à histoire de Torso, on a le droit à un flashback bien glauque concernant cette ghoule qui a le droit à un passé particulièrement traumatisant.


D’autres détails assez creepy viennent parsemer ce 8ième volume (CF Kurona) ce qui en fait l’un des tomes les plus sombres de la série.


De plus, il faut noter que le tome va à 100 à l’heure. Combats exaltants, mystères se désépaississant, morts tragiques, courses poursuites haletantes, bref, on ne s’ennuie pas une seule seconde ! Entre Kaneki Ken qui affronte Harima dans un combat grandiose, le combat de l’inspecteur Abara contre Miza, ou encore le groupe Suzuya se retrouvant face à Kurona (petit rappel : Juzo est son ennemi juré depuis qu’il a tué sa sœur), on ne nous laisse que très peu respirer.


D’ailleurs petit bémol sur un point : Furuta, personnage excentrique et incernable, parviens à vaincre Eto sans grande difficulté. Eto est pourtant le chef d’Aogiri ainsi qu’une des chouettes à l’œil écarlate, il est peut-être un peu abusé de faire apparaître un personnage dont on a que très peu entendu parler et qui se retrouve tout de suite à une échelle de puissance démentielle. Que cela soit fait pour surprendre, je l’entends, mais il ne faut pas que Tokyo Ghoul : Re finisse par être un de ces mangas où l’échelle de puissance est constamment non respectée.


Si on enlève ça, les affrontements sont toujours aussi bien menés et on a toujours cette dualité poétique-hardcore qui parsème le champ de bataille. Les sentiments se mêlent au gore du combat pour créer une vision hybride de celui-ci, le tout appuyé par un graphisme beau mais surtout pertinent. Petite remarque d’ailleurs : les scènes d’action, bien que gardant cette patte propre à Sui Ishida, sont bien plus lisibles que dans les premiers tomes et ça mérite d’être souligné car c’était un des rares défauts du manga.


Parlons maintenant du cœur de ce tome 8… à savoir les plot-twist ! Ce tome est rempli de retournements de situation complètement hallucinants !


Déjà, on a la découverte du côté psychopathe de Mutsuki ainsi que la défaite d’Eto face à Furuta comme je l’ai écrit plus haut. Mais surtout on découvre que le CCG est en fait l’organisation V, ce qui implique que les Washu qui sont à la tête du CCG sont en fait… des goules ! C’est donc tout un monde de complots et de manipulations qui vient s’ouvrir à nous et qui ne fait que flouter encore plus le concept de « méchants/gentils ». On a hâte d’en savoir plus et de savoir à quel point le gouffre est profond. Comment ont-ils mis en place un tel système ? Qui sont impliqués ? Pourquoi ? C’est passionnant à suivre et assez bien maîtrisé ! Pour finir sur les retournements de situation il faut parler maintenant de la mort d’un des personnages les plus importants du manga, à savoir… Hiruma ! Et de ce que cela implique… Ayant perdu face à Kaneki l’inspecteur Hiruma décide de se trancher la gorge en faisant promettre à notre héros de dire que c’est bien lui qui l’a tué. A noter que l’auteur retourne la situation avec poésie concernant ce personnage que l’on pensait froid et impitoyable et explique que c’est « l’ange de la mort qui, avec le plus de force… appelait la mort de ses vœux » (et c’est raconté et montré d’une façon particulièrement belle). De plus, on se rend compte qu’Hiruma souhaitait être vaincu par Kaneki et qu’il avait tout prévu en accord avec … Eto ! Les deux antagonistes étaient en fait de mèche depuis longtemps… Et on en vient au retournement de situation le plus important, celui qui fait entrer le manga dans une nouvelle ère : Hiruma et Eto ont tout calculé pour faire de Kaneki Ken celui qui remettrait de l’ordre dans ce monde pourri, celui qui fédérerait les goules… En tuant Hiruma, notre héros devient la goule « héraut de ses semblables » et devient donc … « Le Roi à l’œil écarlate ». Et là, fin du game, bravo GG ! Ce manga est trop bien ! Les personnages sont trop bien ! Le scénario est trop bien !


Plus sérieusement, le lyrisme sous-jacent, la profondeur des personnages, la capacité de l’auteur à faire avancer son histoire dans une direction pour finalement nous prendre à contrepied, font de ce manga un GRAND manga ! Sui Ishida arrive à nous faire rentrer, pour chaque arc, dans une situation qui remet tout en question et nous montre sans cesse la complexité et la profondeur de cet univers. Bravo !


Conclusion : Sombre, mouvementé et inattendu ce volume 8 confirme encore et toujours à quel point Tokyo Ghoul: Re est un manga de qualité. Nous nous trouvons actuellement à un moment charnière de l'univers de Tokyo Ghoul : re, les différents événements et découvertes emmenant le manga dans une nouvelle ère. Et c'est non seulement passionnant à suivre mais aussi particulièrement bien écrit. En bref, c'est un volume d'un grande intensité qui montre que Sui Ishida à une grande maîtrise de son récit. Bravo !


Critique originale

Koala_Barbu
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le 10 sept. 2017

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Koala Barbu

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