Après deux albums centrés sur la quête de son identité, XIII renoue avec son enquête sur la conspiration qui l'a mené dans ce fichu pétrin. Et ce tome 8 sonne comme un deuxième clap de fin après Rouge total. En cause, la révélation du numéro I, rien que ça ! Savoir que le premier binôme à la tête de la série a réalisé dix-neuf albums et que, déjà, XIII sait qui il est et qui est donc le "grand méchant de l'histoire", voilà qui a de quoi surprendre et, bien entendu, d'interroger pour la suite d'une saga certainement appelée à se répéter. Mais avant de tirer des plans sur la comètes et sur le duo sur les albums à venir, considérons déjà une première chose. Au terme du cinquième opus, on n'avait pensé que la série aurait très bien pu s'arrêter là. Or, trois albums plus tard, on se trouve devant un récit remarquablement mené qui amène ses révélations avec une efficacité redoutable. Jean Van Hamme est en grande forme avec un récit qui convie tous les éléments qui font la réussite des récits hollywoodiens. Comme toujours, la narration alterne entre les personnages et l'intrigue avance intelligemment pour créer ce suspense propre à la série.


Du début à la fin, c'est de la grande régalade. Si on peut estimer que l'évasion de La Mangouste n'était peut-être pas nécessaire, tout le reste du récit sonne très juste. L'enquête menée, d'un côté, par XIII, et, de l'autre, par Jones évite un récit trop plat avant un final palpitant où l'action s'invite enfin sans verser dans la surenchère. Le sort de différents personnages est en jeu, ce qui renforce l'intérêt de l'aventure. Les révélations, quant à elles, ne manquent pas de piquant. Notons aussi le titre malin (le meilleur depuis Toutes les larmes de l'enfer), les superbes planches de William Vance (notamment les scènes de mer) et une belle couverture peinte au couteau avec de sublimes couleurs.


Ce Treize contre un incarne tout à fait ce qui fait la force de XIII. Un récit qui sait se réinventer avec justesse, porté par des personnages ambigus et des têtes d'affiche attachantes, et un graphisme singulier qui crée une atmosphère vraiment particulière. On ne sait jusqu'à quand la série saura maintenir ce niveau mais on peut faire confiance à Jean Van Hamme pour continuer à relire les clichés des récits américains. Ici, entre intrigue politique paranoïaque, action relevant de la série B et romance qui se précise, il a tout juste. Tant et si bien qu'on peut dire qu'on tient là un des meilleurs albums de la saga.

Play-It-Again-Seb
8

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le 15 août 2022

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