Lino et Vinz se planquent dans un quartier excentré, et continuent de tenter d’échapper aux hommes en noir. Commencent de découvrir certains aspects de la menace. Les lutteurs de la fédération de Lucha Ultima se rassemblent, « gardiens secrets du bien contre le mal ». En deux séquences, le ton est donné. Explosif.


« Super boost d’adrénaline »


Run poursuit sur la lancée : scénario d’embûches pour rythmer un récit dynamique tout en en maitrisant l’avancée de la narration, et intrigue secondaire qui contribue à tisser le canevas du décor large de l’univers de Mutafukaz. Mix surabondant de références, The Twilight Zone encore, une prophétie de la bouche de crânes de cristal, une alliance de luchadores masqués tels une tribu d’Avengers, très belle contre-plongée sur le groupe, des fondations dans l’histoire avec une double planche dans le bunker d’Hitler en avril 1945, des voitures tunées, peintures de flammes embrasant la carrosserie, une séquence de catch urbain dans un quartier nazillon, un portrait volé de Takeshi Kitano. Cerise sur le gâteau : manga inside, noir et blanc et argent, yakusas contre triade, sabres et sushis. Monumental.


Run développe l’univers street hip-hop de Dark Meat City et de ses habitants, Mutafukaz en puissance, en prenant le plaisir d’accorder le style graphique et l’ambiance aux différentes séquences. Un régal pour les yeux et les neurones. C’est encore explosif, coloré et empreint d’innombrables références, saveurs asiatiques au programme. Et l’ouvrage, encore une fois, se clôt d’un magnifique carnet graphique où il est question de la Vierge de Guadalupe et de Santa Muerte pour accompagner les touches de fantastiques de la narration, alimenter l’univers.
Troublants Trous Noirs confirme l’excellente première impression de Mutafukaz.


      Matthieu Marsan-Bacheré
Matthieu_Marsan-Bach
7

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le 25 nov. 2015

Critique lue 288 fois

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