Trouble Is My Business par Antoine RIMBERT
Tandis que Casterman édite les œuvres les plus célèbres de Taniguchi
et qui firent son succès en France, Kana s’attachent à nous faire
découvrir les autres visages de cet auteur japonais et ses oeuvres de
jeunesse. Voici Trouble is my business, adaptation du roman de Sekikawa,
que Taniguchi adaptera de nouveau plus tard avec Au temps de Botchan.
Voici donc une oeuvre de jeunesse du maître des récits intimes, qui
signait là un polar hard-boiled, espèce de City hunter à la sauce Gekiga.
Jotaro Fukamachi est un privé se faisant héberger chez une dentiste. Il
vit seule depuis que sa femme l’a quitté avec sa fille. Il est spécialisé
dans les enquêtes de divorce et doit son surnom de Shark à sa
puissante mâchoire qu’il utilise au combat en infligeant de méchantes
morsures. Les enquêtes relatées dans ce volume sont souvent glauques
et dressent un constat sombre de la société japonaise de la fin des
années 70.
Action, humour, et déchéance sociale sont au rendez-vous. Taniguchi
n’a pas encore le trait qu’on lui connaît mais utilise un dessin proche de
Hojo (City Hunter), très 70, et des ambiances à la Gekiga.