Ciao l'âne
Parlons un instant des femmes qui s'essaient au Shônen. Parlons-en en employant les termes les plus soutenus qui puissent se concevoir afin de ne pas outrepasser le cadre de la loi sur les...
le 25 juin 2020
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(Vous l’aurez compris, le titre un mélange de 2 titres de film : « les Ailes du Désir », le film fantastico-philosophie allemand de Wim Wenders, 1987 et le récent Biopic sur Stephen Hawking « Une merveilleuse histoire de Temps », 2015)
. Ca y est ! Voilà c’est fait, 28 tomes ingurgités en scans en 3 mois, je peux maintenant laisser ma critique sur « Tsubasa ».
. Ah les années 2000 ! C’était cool mais alors vraiment cool ! La grande époque ! Surtout pour le Weekly Shonen Magzaine, c’était le bon vieux temps où l’on avait encore GTO, Négima, Air Gear, Samurai Deeper Kyo et Fairy Tail (oui c’est dur mais va falloir que je m’y fasse, Fairy Tail appartient au Passé maintenant T_T) en cours de publication . Et parmi ces perles, une petite pierre précieuse , une petite pierre précieuse a, de son éclat, fait rayonner les beaux jours du magazine, il s’agit de « Tsubasa Reservoir Chronicle » !
. Tsubasa Reservoir Chronicle, prépublié dans le Weekly Shonen Magazine entre Mai 2003 et Octobre 2009, compilé en 233 chapitres sur 28 tomes, est un manga du célèbre quatuor de mangakas exclusivement féminin CLAMP, à qui l’on doit d’autres séries de renom comme Card Captor Sakura (1996-2000), Chobits (2001-2002) ou encore xxxHOLIC (2003-2009), pour ne citer que les plus connues sur la grosse vingtaine d’œuvres qu’elles ont à leur actif ^^.
. Il était une fois, dans le royaume aride de Clow, un jeune garçon exerçant le métier d’archéologue qui répondait au nom de Shaolan. Le jeune garçon menait une existence paisible faîte de fouilles et de voyages. Ami d’enfance de longue date avec Sakura, la princesse de Royaume ; un jour, alors qu’il faisait des fouilles dans les ruines du désert, la princesse s’approcha à son tour des ruines. Se produisit un phénomène étrange : la princesse Sakura entra dans un état de transe et des ailes de lumières apparurent dans son dos…et éclatèrent instantanément en des dizaines de plumes qui disparurent. Suite à cet étrange et inexplicable phénomène, Shaolan sollicita l’aide du prêtre du pays, qui lui révéla que ces plumes n’étaient autre que les souvenirs de la princesse et qu’il fallait à tout prix les récupérer sans quoi la princesse risquerait de ne pas survivre. Aussi, le prêtre l’envoya lui et la princesse endormi, chez la « Sorcière des Dimensions », une mystérieuse enchanteresse aux grands pouvoir, avec qui Shaolan conclura un marché au prix d’un bien lourd sacrifice contre la possibilité de voyager à travers les mondes. Ainsi, en compagnie de curieux personnages : Fye, un magicien gentleman désireux de fuir son pays, Kurogané, un Ninja bougon et bagarreur cherchant à retourner dans son pays ainsi qu’une adorable mascotte, Mokona doté du pouvoir les téléporter d’un monde à l’autre ; Shaolan devra parcourir monde après monde pour retrouver les plumes de Sakura…avant que d’autres individus ne les utilise à de sombres desseins.
. Quelles aventures attendent Shaolan, Sakura, Fye, Kurogané et Mokona à travers les différents mondes ? Vers quel destin les mènera ce périple ? Pour quelles raisons les plumes de la Princesse sont elles aussi convoitées ? Et tout simplement…quels pouvoirs secrets renferment elles ??
Voilà pour le pitch global.
. Verdict : Bon, Tsubasa Reservoir Chronicle ou comme j’aurais envie de l’appeler : « Amour et Amnésie : la Mémoire dans la Plume » (XD), qu’est-ce que ça vaut…ben pour moi c’est OKAY ! A travers un immense cross-over entre xxxHolic, Card Captor Sakura et Chobbit (et certainement d’autres de leurs œuvres qui me sont inconnues), Satsuki, Nanase, Nekoi et Mokona (oui, l’une des auteurs a donné son nom à la petite mascotte kawai) nous livrent ici un Shonen Nekketsu déplumant et original !!
. D’emblé, Tsubasa part sur une très bonne idée de scénario car encore peu exploitée jusqu’à présent (à l’époque des débuts du manga, en 2003) : Les voyages dans le temps et à travers les dimensions ; fallait y penser ! L’histoire est vraiment captivante dès le tout premier chapitre, l’action est lancée et on entre efficacement dans le vif du sujet sans tourner autour du pot ; dès les premières planches, on est littéralement aspirés dans le récit et on salive tant les perspectives de scénarios sont possibles et sembles illimitées !
. Les CLAMP sont malines car en mélangeant leurs univers et leurs différents personnages (on reprend Sakura Kinomoto et Shaolan Li de Card Captor Sakura, Yuko de xxxHolic…), elles réussissent à nous faire un melting pot qui, non seulement n’est absolument pas du recyclage impersonnel motivé par le commercial, mais en plus, avec lequel elles peuvent se lâcher et multiplier à fond les décors et les genres (et c’est toujours justifié par le concept du scénario !^^). Ainsi, Tsubasa Reservoir Chronicle nous fait voir du pays avec ses différents mondes comme One Piece et sa diversité d’îles. Du Japon contemporain urbain à la Cité futuriste High Tech en passant par le Japon Féodale, un monde aux allures de jeu vidéo façon Final Fantasy, une académie de magie style britannique, jusqu’à un village aux aires de XVIIème siècle ^^…les CLAMP laissent libre cours à leur imagination dans les différents arcs. De plus les références ne manquent pas ; des Visiteurs à Harry Potter en passant par une bonne touche de Disney (Alice au Pays des Merveilles, La Belle et la Bête, Aladdin), des références qui viennent embellir l’ambiance et les univers du manga dans une trame, la quête des plumes de Sakura qui ne manquera pas de nous rappeler la quêtes des fragments de la perle sacrée dans Inuyasha de Rumiko Takahashi !
. Mais attention, vous auriez tord de vous arrêter à la frimousse toute mignonne de ce shonen d’aventure à l’eau de rose car TRC est bien BIEN plus que ça ! Si les 15 premiers tomes sont dans un ton récit d’aventure bon enfant, tout cela est faussement naïf et les CLAMP nous coupent l’herbe sous le pied sans prévenir à partir du tome 16 ou le ton s’assombri nettement et prend une dimension très sérieuse et dramatique ou Shaolan et les autres seront amenés à faire de nombreux choix et sacrifices décisifs dans la suite de leur périple ! Encore une fois, les 4 mangakas font preuve de ruse et font prendre un virage tout à fait inattendu à leur récit dans sa seconde partie ; pour le coup, le récit perd absolument toute dimension (c’est le cas de le dire xD) prévisible ! Elles ont réussi à relancer l’intrigue au bon moment et du coup on est toujours, même plus qu’avant dévorés par la curiosité de connaître le fin mot de l’histoire !
. Mais ce changement de ton est à double tranchant à mes yeux car à partir du tome 16, le scénario s’emballe et les révélations pleuvent sans s’arrêté et ça devient très très chaud pour tout comprendre en cours de route (j’vous jure qu’il y a des fois j’ai due faire une pause dans ma lecture et me dire : « bon ok, il y a eu ça, et ça, donc ça fait qu’il y a eu cette conséquence là sur ce personnage là… » ^^)
Genre en gros, à partir du tome 16, on a le clone machiavélique de Shaolan cré par Fei Wong qui se ramène et combat le gentil Shaolan (on pensera bien évidemment à Ichigo et son Hollow dans Bleach). A mais en fait c’est le clone qui est le bon Shaolan et le vrai Shaolan qui est le clone crée pour récupérer les plumes et servir les desseins du sorcier. Et puis vas-y qu’on se sépare dans plusieurs univers en même temps ! Entre le corps et l’âme séparés de machin, le clone de truc (vas-y qu’la Princesse elle a un clone aussi…ah mais oui mais pas comme celui de Shaolan, celui -à il ressent les mêmes émotions ect), on te mélange Passé/Présent/Futur, puis il y a le vrai monde et le monde des Rêves… O_O
Et dire que je trouvais Air Gear de Oh Great compliqué mais alors là, à côté c’est tout simple Air Gear ^^. Le blème, c’est que là ou A-G était parfois compliqué c’était dans ses planches où, d’une page à l’autre, Oh Great sautait du coq à l’âne avec des dessins métaphoriques-allégoriques WTF, alors que Tsubasa c’est pire, c’est la narration qui est ultra complexe. Personnellement, mon ressenti la dessus, je n’ai pas l’impression que les CLAMP se soient perdues dans les Couloirs du Temps en coute et aient écrit ça au feeling, je pense plus que cette complexité a été réfléchie et longtemps anticipée à l’avance. Néanmoins, à force d’enchaîner les grosses révélations, on finit par ne plus voir le bout du sac de nœuds scénaristiques. T’ajoute en plus un récit désynchronisé sans cesse rythmé par des flash-back remplis de bla-bla explicatifs et t’es vite paumé.
. Sinon, autre bon point pour Tsubasa, c’est ses thématiques profondes. Le manga aborde déjà d’une façon tragique sous l’angle du Drame la thématique de l’amnésie, mais pose aussi la question centrale du Destin/Fatum sous l’angle du Fatalisme (problématique récurrente dans les œuvres des CLAMP). Le Destin est-il écrit d’avance ? Peut ont le changer, le réécrire ? Est-on le maître de son Destin ou en est-on l’esclave ? Et on a aussi des questionnements pleins de moralités sur
Le Temps et les dangers liés à sa manipulation, la danger de traversé, d’interagir avec les mondes au risque de bousculer le cours de l’histoire, le pêché de vouloir transgresser les lois même de la mort en ramenant les morts à la vie !
Ce sont les questions soulevées chez les personnages. Les personnages tiens, parlons-en !
. Tsubasa Reservoir Chronicle est un Shonen Nekketsu aussi (et c’est l’un de ses plus gros point fort à mon sens avec le concept des voyages inter-dimensionnels) très réussi sur le plan personnages. Si les personnages sont empruntés à d’autres mangas du quatuor, en aucun cas (et même sans avoir lu les autres mangas des CLAMP je peux l’affirmer) les personnages ne nous apparaissent comme vides et impersonnels ! Les personnages de Tsubasa sont très bons, avant tout ils ont tous de charmantes petites bouilles, sympatoches et vivant ! Mais malgré leurs mignonnes frimousses, les personnages ne sont pas là que pour faire mignons et, sous le caractère bougon de Kurogané, le sourire de Fye, la détermination de Shaolan, se cachent pour chacun d’eux un terrible et douloureux passé empli de souffrances et de traumatismes qui les suivra et face auxquels on aura BEAUCOUP de mal à rester insensible ! Bien qu’on ait parfois l’impression d’avoir affaire à de la romance de Shojo (aspect appuyé également par le style de dessin mais ça j’y viendrais après), Les personnages de Tsubasa sont mis en valeur tour à tour, que ce soit dans les combats bien badasses entre combat au sabre, Kung-Fu, magie ect. Et je vous arrête tout de suite, même si on a une Princesse qui se fait protéger, qu’elle s’appelle…Sakura et qu’elle soit amnésique par-dessus le marché, elle n’est absolument pas inutile. C’est simple, en fait, Sakura a tellement un rôle clé à jouer dans l’aventure qu’il est impossible d’imaginer le manga sans elle. On a aussi
Le personnage de l’antagoniste, Fei Wong, en quête du pouvoir des plumes de Sakura à ses desseins personnels. Ce méchant est particulièrement réussi, déjà parce que tout au long du manga, il est le seul véritable adversaire de Shaolan et des autres. Aussi puissant que la Sorcière des Dimensions, les CLAMP ont bien réussi à créer une hype autour de ce méchant en nous le présentant dès le début comme le Boss Final. Réussi car le mec est partout, c’est pas le méchant du Nekketsu classique qui va chercher à affronter le héros tout de suite nan, là on a affaire à un génie du mal machiavélique, un cerveau…aussi classe et machiavélique que Samuel L.Jackson dans Incassable de M.Night Shyamalan !
. On passe maintenant au dessin. Les graphismes de Tsubasa Reservoir Chronicle, bien qu’au début ils peuvent un peu rebuter à cause de leur style de manga Shojo Romantique parfumé au kawaii, le coup de crayon est là, précis et personnel, et le côté « mignon » ne pénalise pas le côté badasse des scènes d’actions (bien que parfois les mangakas voulant trop faire dans les effets spéciaux « Dragon-Ballesques » nous largues dans une tornade d’effets spéciaux peu lisibles qui surchargent les planches, un peu le même défaut qu’avait Reborn d’ailleurs) ni le ton sérieux qui prend très bien. Au contraire, ce décalage entre les graphismes mignons tout plein et l’émergence inattendue du tragique accentuera encore plus l’effet de surprise. Et ces graphismes seront très bien adaptés, même, seront encore plus beau dans l’animé (2005-2006) (je suis en cours de visionnage et c’est de bonne qualité pour le moment) .
. Bon, au terme de cette looooongue critique (j’en avais des choses à dire ^^), que peut-on en conclure ? Eh bien Tsubasa Reservoir Chronicle est un manga vraiment bon. A travers le thème des voyages dans le temps et les dimensions, les CLAMP nous livrent un grand récit d’aventure Nekketsu réussi (alors qu’elles sont plus habituées aux Shojos et aux Seinens) et agréablement déplumant. Aussi mignon, fun et léger comme une plume que sérieux et tragiques, il vous surprendra…à défaut de réussir à vous filer une bonne migraine ! Donc conseil d’ami, lisez les 15 premiers tomes peinards et à partir du tome 16, prévoyez les cachets d’aspirine parce que ça devient un casse-tête pour tout piger o_o !
Par contre, en ce qui me concerne, c’est pas souvent que je le dis mais là cette fois je trouve la fin assez décevante, un goût d’inachevé et des questions qui ne semblent pas toutes trouver réponses…des réponses que j’espère obtenir dans la suite « Tsubasa World Chronicle » de 3 tomes publiés entre 2014 et 2016.
Ma note : 14,5/20
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Créée
le 14 sept. 2017
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