Le second volet des aventures de notre ami Ralph débute avec ce quatrième tome qui, curieusement, reprend quasi à l'identique les mécanismes du troisième, Ralph se trouvant à nouveau confronté à une cité globalement hostile, au milieu de laquelle, comme dans un jeu de rôle ou un jeu vidéo, il devra trouver des alliés et surtout des "instruments" qui lui permettront de passer au "niveau" suivant de son périple. Si on espérait le renouvellement d'une série qu'on aime bien, mais qui n'a pas atteint le niveau de qualité des "Aventures de Lapinot" ou du "Donjon", on ne peut qu'être déçu par "Un caillou enterré...", le fort sentiment de redite empêchant une adhésion sans retenue aux innombrables péripéties de l'histoire. Si on attendait du Trondheim "standard", on ne peut nier que le plaisir - un peu régressif, quand même - est bel et bien là : dessin impeccable, dynamisme incessant des situations, ambiguïté fondamentale des personnages dont on est bien en peine d'identifier les motivations, humour léger (il faut bien dire que "Ralph Azham" est nettement moins amusant que les œuvres antérieures de Trondheim, qui peine à renouveler ses gags), complexité croissante d'un univers "foisonnant", considérations politiques bien vues (encore ici, la question de la construction de la démocratie, considérée avec un pessimisme croissant par un Trondheim qui semble bien désillusionné), etc.
A suivre quand même... Bien entendu ! [Critique écrite en 2012]