Peu importent les défauts que ne manqueront pas de relever les bédéphiles éclairés, j'ai éprouvé un grand plaisir à lire la narration du tournage et de la post-production de "Apocalypse Now".
La narratrice, attachée de production fictive, nous plonge d'emblée dans l'enfer qu'a connu Francis Ford Coppola avec l'infarctus qui a terrassé en plein tournage dans la jungle des Philippines l'acteur principal Martin Sheen, toujours vivant en 2023 et qui reprendra son rôle après cinq semaines de repos. Au vu des innombrables obstacles qui se sont dressés devant les exigences du réalisateur mégalomane, cet accident cardiaque est purement anecdotique, l'alcool et la drogue qui se sont invités dans le tournage s'ajoutant aux caprices des stars Marlon Brando et Dennis Hopper ou aux discussions difficiles avec les militaires philippins dont le ballet des hélicoptères marquera à jamais les spectateurs du monde entier.
Pour ceux qui comme moi ne sont pas au fait de l'histoire du tournage et de ses suites, Florent Silloray fait oeuvre didactique sans jamais se montrer ennuyeux et on lui pardonnera volontiers la représentation prêtant à rire du visage de personnalités du monde du cinéma tels Marlon Brando, John Wayne ou le Français Claude Berry (sic !).
Apocalypse Now, certainement un grand film mais à quel prix, dans tous les sens du terme ? Coppola lui-même l'a reconnu : "Peu à peu, nous sommes tous devenus fous." tout en assumant sans aucun doute que la fin justifiait les moyens.