Ils mettent leur t-shirt à l’envers, sont indifférents à toute mode vestimentaire, passent des conversations entières à se taire.
Dans la réalité, ils sont moqués, discriminés, ostracisés.
Dans la fiction, ils sont sublimés.
Will Hunting dans le film de Gus Van Sant (1997), John Nash dans Un homme d’exception (Ron Howard, 2001), Walter Mitty dans le film de et avec Ben Stiller (2013). Les deux premiers font virevolter les chiffres, le troisième s’invente des solutions extraordinaires pour se sortir de situations embarrassantes.
Olive s’inscrit dans cette longue tradition de personnages marginaux mais brillants par leur génie ou leur imagination.
Olive est une adolescente bien dans sa tête mais mal dans sa peau. Incapable de s’ouvrir aux autres, elle se réfugie dans un monde poétique, magnifié par le dessin de Lucy Mazel, où les canards en plastique prennent vie, où l’eau est rose et la Lune bleue. Dans ce monde, Olive est une créatrice, une démiurge. Il lui suffit de penser pour créer, de rêver pour matérialiser. Ce n’est pas Olive qui est dans la Lune, c’est la Lune qui est dans sa tête, comme le dit si joliment le titre de ce premier tome.
Jusqu’au jour où un astronaute débarque dans son univers mental. D’où vient-il ? Comment est-il arrivé là ? C’est en tentant de répondre à ces questions qu’Olive va se faire rattraper par la réalité. Petit à petit, elle sera obligée de s’ouvrir au monde réel et aux autres, d’affronter ses peurs et ses angoisses.
Olive est une bande dessinée d’une infinie douceur, qui traite d’introversion et, en toile de fond, de harcèlement scolaire avec justesse. Elle renouvelle le récit d’apprentissage en mêlant onirisme et science-fiction.
On ne peut qu’être subjugué par les illustrations en pleine page qui parsèment le récit et par l’inventivité de ce monde imaginaire, où l’on dort sur des « lit-bellules ».
Olive est la pépite de ce début d’année. Maintenant que les librairies sont à nouveau ouvertes, précipitez-vous dessus. Vous attendrez la suite la tête dans les étoiles.