James Bond n'est-il qu'un nom ?

Après le génial Casino Royale et le lamentable Quantum Of Solace, Daniel Craig, toujours aussi impressionnant, est de retour dans le costume de James Bond. Ce nouvel épisode est globalement réussi, mais il manque quelque chose, on sent que le résultat aurait pu être meilleur.
Alors, à qui la faute ?
Si Daniel Craig n'a rien à se reprocher, ce n'est pas le cas de Javier Bardem, dont la prestation de méchant est au final assez banale et vite oubliée. Il n'est cependant pas plus à blâmer que nombre de ses prédécesseurs.
Quant à la réalisation, bien que sans âme, elle reste satisfaisante. Le problème est donc ailleurs.
Et s'il s'agissait du personnage de Bond lui-même ? En 50 ans et 23 films, on en sait toujours aussi peu sur lui, son enfance, son histoire. Bond reste finalement un personnage assez lisse. Or, dans Skyfall, c'est précisément au moment où le héros retourne en Ecosse, sur la terre de ses ancêtres, que le film décolle.
Au lieu de se contenter de la traditionnelle lutte entre un James Bond invincible et un adversaire dont on sait pertinemment qu'il disparaîtra à la fin du film, pourquoi les scénaristes ne creusent-ils pas l'idée de ce retour aux sources ?
Dans un univers qui a changé (de la guerre froide au terrorisme), tout comme les acteurs (six) et les méchants (innombrables), la seule façon pour Bond de rester Bond est de garder les repères que le spectateur connaît, et d'approfondir sa propre histoire.
Alors seulement, James retrouvera les sommets.