Hélène
Elle dégage quelque chose dès son apparition. Elle est sur son portable, mal coiffée, mal habillée. Elle a une telle façon d'ignorer les gens autour d'elle qu'elle en devient fascinante. Comme un...
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le 10 avr. 2017
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Elle dégage quelque chose dès son apparition. Elle est sur son portable, mal coiffée, mal habillée. Elle a une telle façon d'ignorer les gens autour d'elle qu'elle en devient fascinante. Comme un rêve, elle arrive une nuit, elle repart un matin. Comme un rêve, elle semble bien réelle, pourtant derrière ses lunettes de soleil et sa classe naturelle, elle est insaisissable.
Cette histoire aussi dégage quelque chose d'insaisissable qui nous hante et nous fait nous demander ce que cette BD a de différent. Parce qu'elle est différente. Le trait fluide et abstrait de Bastien Vivès montre tout de suite cette différence, une légèreté qui cache des ambiguïtés. Ce quelque chose de différent, on comprend tout de suite que c'est Hélène qui l'amène avec elle. Une Sœur... bien plus en réalité. Elle est la sœur qu'Antoine n'a jamais eu mais elle est surtout l'idée qu'Antoine se fait d'une sœur et la sœur qu'elle voudrait être pour lui. Antoine aussi est important parce c'est le frère qu'elle n'a jamais eu et aurait aimé avoir :
-Toi, t'as un frère ou... une sœur ? -Non... Mais j'aurai dû... C'est sa deuxième fausse couche. C'est cool d'avoir un frère ?
Comme une grande sœur le ferait avec son petit frère, elle va lui montrer et lui apprendre des choses nouvelles pour lui, elle va l'aider à grandir. Ce qui fait la différence avec une simple relation frère-sœur c'est qu'aucun des deux ne sait ce que c'est, avoir un frère ou une sœur. Alors, ils vont tâtonner pour trouver une sorte d'équilibre, ce qui va donner un aspect étrange, mystérieux, déroutant et poétique à leur histoire.
On s'attend à une histoire simple, pourtant elle nous surprend en étant ambigüe et provocante. On peut facilement se reconnaître à travers certains passages, certaines situations et certains dialogues
-Toutes mes copines l'ont déjà fait. T'imagines la honte, à 16 ans... -C'est pas grave.
comme on peut totalement être pris de court par certains autres.
Bastien Vivès flirte avec le politiquement correct, s'amuse à nous choquer tout en nous proposant un récit frais dont on ressortira la gorge nouée. Une certaine poésie se dégage de cette bande dessinée et nous offre un récit fin, touchant, juste, déstabilisant et obsédant.
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le 10 avr. 2017
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