Le second volume de l'event Infinite Crisis s'ouvre sur la guerre intergalactique totale que se livre les civilisations ranniennes et thanagariennes dans Rahn-Thanagar War #1-6.
Le duo complémentaire Dave Gibbons et Ivan Reis s'en sort plutôt bien sur ces 6 numéros , tant sur la narration que sur la partie dessin. C'est cependant une lecture à ne pas mettre en toutes les mains. Cette mini-série est difficile d'accès pour les néophytes, elle nécessite une connaissance encyclopédique de l'univers DC, et plus particulièrement de son univers cosmique. C'est là le problème majeur de cette histoire de science-fiction. Countdown to Infinite Crisis prenait le temps de donner des informations sur son protagoniste, des éléments sur son parcours de super-héros, de sa vie personnelle, ce qui nous permettait de ne pas être totalement déboussolé. De même pour The OMAC Project, mais de manière un peu plus diffuse. Ici on est projeté dès les premières pages dans un conflit intergalactique, avec une explication assez confuse sur les origines et les enjeux de la guerre délivrée par Adam Strange. Vient par la suite une myriade de personnages qui parsèment les chapitres et qui sont pour l'essentiel assez obscurs, tel que la LEGION de Vril Dox ou les Omega Men pour lesquels je n'ai aucun engouement particulier. Cette surenchère de nouveaux arrivants apporte encore toujours plus de confusion chez le lecteur non averti et viennent aussi alourdir le récit.
Il aurait fallu au préalable que Urban publie la mini-série Adam Strange de 2004 d'Andy Diggle qui remettait le personnage au goût du jour et qui constitue un prologue direct à cette guerre Rann-Thanagar. Je recommande également de lire les épisodes de la série JSA (1999, numéros 20 à 25) pour faire la connaissance du méchant principal Onimar Synn mais aussi pour se familiariser avec le couple Hawkman/Hawkgirl.
Si l'on fait fi de ces difficultés, la série est en définitive maîtrisée et divertissante.
Les épisodes d'Action Comics #830-831 de Simone et de Byrne qui font suite sont quant à eux décevants. John Byrne n'est clairement pas en forme, les dialogues sont globalement médiocres, le scénario est vaquant. Clairement des épisodes filler sans réel intérêt qui nous donnent un aperçu dispensable sur les agissements de la Société des super-vilains. L'utilisation du personnage du Docteur Psycho et ses pouvoirs font redondance avec celui du Roi Noir de Checkmate dans le premier volume.
Heureusement, Gail Simone se rattrape avec la mini-série Vilains United #1-6, qui n'est toutefois pas exempt de défauts. Elle pêche parfois au niveau de la narration (certains personnages apparaissent un peu trop aléatoirement comme le Pariah, Ms Quark ou Firestorm, on aurait aimé que l'auteur s'attarde un peu plus sur eux, ils sont malheureusement trop vite expédiés) et sur les représentations caricaturale de certains méchants (les membres de la Société en tête, notamment le Docteur Psycho et le très dispensable Captain Nazi). Simone réussi cependant à créer une bonne alchimie entre les Six, un groupe constitués de méchants étiquetés comme des second couteaux dans l'univers DC (Deadshot, Cheshire, Catman, Scandal Savage) ou de personnages créés pour l'occasion (Paradémon, le nouveau Ragdoll). La réinterprétation du personnage de Catman est très réussie, ses interactions avec Deadshot et Cheshire sont le gros point fort de la série.
En résumé, ce volume est moins bon que le précédent. Il n'y a pas un écart de qualité important, les défauts majeurs sont inhérents aux choix de publication de l'éditeur. Le premier volume était beaucoup plus équilibré et fluide thématiquement. Ici on passe d'une guerre des étoiles qui arrive comme un cheveux dans la soupe à des guérillas terrestres livrées entre deux groupes de super vilains. Il aurait sans doute été préférable de séparer les deux mini-série dans deux volumes distincts, de publier la mini-série Adam Strange de 2004 notamment.