Chute libre

Vertigéo est une bande dessinée de science fiction qui met en scène une humanité au bord de l'extinction suite à un cataclysme, le Grand Nuage.

Pour échapper à ce dernier et à la fin de notre monde, l'humanité s'est réfugiée dans une tour en perpétuelle construction dont l'objectif est d'atteindre le sommet, lieu mythique et dernier havre de paix pour notre espèce.

La construction de cette tour a accouché d'une nouvelle société humaine autarcique, hiérarchisée de manière obscure en fonction des rôles et des compétences de chacun, et organisée autour d'un corpus de règles absconse et déshumanisantes, le Vertex.

Commençons par ce qui fonctionne : les dessins. C'est sur : Amaury Bündgen a du talent plein les mains.

Le dessin est noir, charbonneux, mais sans être brouillon ; et les compositions sont particulièrement claires/lisibles, quasi lumineuses par moment.

L'esthétique est d'un type rétro futuriste de toute beauté : avis aux amateurs.

A mesure que se déroule le récit, un sentiment de déjà vu nous étreint progressivement.

L'esthétique évoquée plus haut nous rappelle également quelque chose et renforce cette impression d'avoir déjà vécu ce moment.

On continue tranquillement à tourner les pages jusqu'à ce qu'une petite voix se fasse entendre et nous chuchote délicatement à l'oreille : Ca ressemble fort beaucoup au Transperceneige non?

Vous savez cette bande dessinée illustre, véritable pilier de la science fiction à la française parue dans les années 80.

En fait, en y regardant de plus près, la ressemblance est vraiment troublante : l'esthétique globale est très proche et même le trait est ressemblant.

Et alors quand on se penche du côté du scénario, le concept est strictement identique, le déroulement sensiblement proche mais écrit avec moins de talent pour Vertigéo.

Ah si, UNE chose a été changée : ils ont remplacé le train du Transperceneige par une tour.

Voila. C'est tout.

Le tour est joué. :D

Je m'excuse d'avance de charger la mule mais je vais développer sur pourquoi il s'agit à mon sens d'une copie ratée avec au 1er chef : Les personnages, qui sont tous anecdotiques et oubliables!!!

Le personnage principal (= le chef de chantier) a le charisme d'une huitre mais il n'est pas le seul, c'est l'ensemble des personnages qui sont peu mémorables car à peine esquissés.

Plusieurs fois, j'ai du me concentrer pour déterminer qui pouvait bien être le bonhomme qu'on me montrait à l'image.

Ils ne sont pas attachants si bien qu'on se fiche très rapidement de savoir ce qui va leur arriver.

Le pire dans l'histoire c'est que fort étrangement le tout se laisse lire.

Les pages défilent rapidement, bien aidées en cela par le peu de textes (peu de textes pertinents j'entends), jusqu'à la chute...

Oh mon Dieu cette fin... Brutale et complètement idiote quand on y accorde plus de quelques secondes de réflexion, je suis resté littéralement estomaqué, sonné par la révélation finale.

Je m'excuse à nouveau mais cette fin n'a aucun p. de sens.

En conclusion : 25€ pour de belles images, ça fait un peu cher.

Après, c'est beau, je ne le nie pas : Amaury Bündgen vu et lu sur Ion Mud (bien meilleur) sait se servir d'un crayon.

Bon sur ce je vous laisse, j'ai un rendez-vous avec un ami dessinateur à midi ; j'ai eu pendant la nuit une idée (lumineuse) de script original à lui soumettre pour une bande dessinée :

Un jeune journaliste "à houppette" mène des enquêtes à travers le monde accompagné de son fidèle compagnon, le chien Milo.