Un dernier chapitre exceptionnel pour Toyo Harada

Toyo Harada est un enfoiré, mais quel bel enfoiré passionnant ! C’est un méchant, une ordure, mais qu’est ce que j’aime ce personnage ! Il manipule tout le monde, il tue, il commet des monstruosités et pourtant je prend un véritable plaisir à suivre ses aventures, et je ne peux m’empêcher de penser, que si la forme est ignoble, le fond peut s’expliquer.


Le testament de l’homme le plus puissant du monde.
Après avoir survécu à Hiroshima, la bombe même qui, en explosant, a activé ses incroyables pouvoirs psychiques, Toyo Harada s’est juré d’empêcher l’humanité de entre-tuer à nouveau. Toute sa vie serait dédiée à la réalisation de son utopie… quel qu’en soit le prix.
Se servant de ses pouvoirs pour devenir l’un des hommes les plus riches et influents du monde, il créé en secret la Fondation Harbinger, où il recrute des psiotiques, des êtres comme lui dotés de pouvoirs, pour agrandir les rangs de son armée privée. Mais depuis, son empire s’est effondré et l’existence des psiotiques et de la Fondation ont été révélés au monde. Poussé à réaliser son plan au grand jour, il conquiert une partie de la Somalie, y installe sa nouvelle Fondation et offre aux pays du tiers-monde qui acceptent de le soutenir, des technologies encore jamais vues. L’équilibre géopolitique du monde est bouleversé, et un conflit ouvert éclate avec les grandes puissances de la planète. Harada sortira-t-il de cette guerre en héros de l’humanité… ou en son plus terrible ennemi ?
Après le succès d’Harbinger et Imperium, Joshua Dysart conclut sa grande trilogie sur les psiotiques, avec le destin final de Toyo Harada. Un chef-d’œuvre d’anticipation et d’action, et une réflexion profonde sur l’impérialisme et la morale.
(Contient les épisodes Life and Death of Toyo Harada #1-6)


On le sait, Toyo Harada a vécu quelque chose d’horrible, d’inimaginable, lorsque la bombe a été lâché sur Hiroshima, alors qu’il n’était qu’un enfant. Mais Joshua Dysart nous le rappelle, une nouvelle fois afin, non pas l’excuser, mais nous faire comprendre le pourquoi de ses actes. Il veut que le monde ne soit plus victime de l’horreur des Hommes, même s’il doit, lui-même faire preuve des pires horreurs.


C’est dans cet optique qu’il a commencé son œuvre au Congo. La construction d’un monde idyllique, voir utopique, doit bien commencer quelque part. Bien entendu, avec ses antécédents et la Fondation Harbinger, avec les « monstres » qui l’entourent, le monde n’est absolument pas prêt à lui laisser le bénéfice du doute. C’est ainsi, que les grandes puissances du monde se décident à transformer le Congo en zone de guerre !


Comme si ses habitants avaient besoin de ce drame supplémentaire.


Mais cet énième conflit autour de Toyo Harada, va surtout se résumer à une guerre interne dans ses propres rangs. Entre le monstre Vigne, l’ancien soldat, le robot à conscience, les petits psiotiques ou la scientifique barge sans visage, la menace, et la trahison, peuvent venir de n’importe où.


Une simple promesse non tenue, et voilà que tout le nouveau « monde » de Toyo Harada volent en éclats. Il n’en faut pas plus pour le Projet Rising Spirit, et son directeur aux dents qui rayent le parquet, pour se sentir pousser des ailes. Un plan est mis en place, et ils sont tous les deux convaincu de mener le jeu… mais peut-on, véritablement, se jouer de Toyo Harada ?


N’a-t-il pas, toujours, une bonne dizaine de coups d’avance ?


Un récit passionnant, comme tout ce que Joshua Dysart a pu nous proposer depuis son arrivée sur l’univers psiotiques de Valiant. Le personnage de Toyo Harada est une ordure, mais une ordure que l’on peut comprendre, par moment. Avec cette dernière partie, Vie et Mort de Toyo Harada, le scénariste, comme il nous l’explique en préface, en termine avec ce chapitre de sa carrière. Un chapitre qu’il ne pensait peut-être pas écrire, mais qui montre à quel point une telle écriture peut être propice à ce genre de comics.


Pas une seule seconde de temps mort, on est happé en seulement quelques pages et l’intensité ne fait qu’augmenter jusqu’à la toute fin.


Graphiquement, Cafu et Mico Suayan, Doug Braithwaite, entre autres, c’est du classique Valiant, et du très bon comme toujours. C’est toujours un plaisir de retrouver ces artistes qui nous proposes un univers graphique cohérent et à la qualité indéniable. Les dessinateurs parfaits pour une telle intrigue.


Bref, une fin ouverte, un récit mené tambour battant, et un Joshua Dysart que j’aime tellement. Un scénariste qui sait nous emporter dans ses histoires avec une telle facilité. Ce dernier chapitre des aventures de Toyo Harada est à la hauteur de tout ce run d’exception.

Romain_Bouvet
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le 6 nov. 2020

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