Bien que situé après Spirou à Moscou, Vito la déveine peut être considéré comme une suite spirituelle à La Vallée des bannis. Pourquoi? C'est ce que nous allons voir.
Après avoir été un antagoniste malgré lui dans La Vallée des bannis, Fantasio a retrouvé la raison mais a tout oublié de ce qui s'est passé dans la morbide vallée et est dépressif dans Vito la Déveine après une déception amoureuse hors-champ.
Ainsi, non seulement Spirou doit gérer sa dépression (ainsi que la mésestime de son ami au sujet de lui-même car toujours complexé que Spirou soit plus populaire que lui) mais les deux amis retrouvent un ancien ennemi échoué sur une île en mer mais ne le reconnaissent pas ce dernier ayant bien changé d'apparence durant une vie de naufragé. Il s'agit de Vito Cortizone qui a bien l'intention de profiter de l'occasion pour monter un mauvais coup.
Contrairement aux albums précédents où Spirou était souvent le meneur du duo (allant jusqu'à, parfois, sauver Fantasio), dans Vito la Déveine, c'est Spirou qui est rapidement mis sur la touche et Fantasio qui doit prendre en mains la situation pour que le récit avance.
En dehors de ça, Vito est, à nouveau, dangereux et drôle en même temps car victime de malchance mais compensant cette dernière par une intelligence lui permettant d'être un stratège.
Enfin, si les personnages sont plaisants, qu'en est-il du récit lui-même? Ben, autant le dire tout de suite, ce n'est pas le meilleur album du duo. Déjà...
https://www.youtube.com/watch?v=yZj57gvsX44
En effet, les péripéties sont répétitives/inexistantes et le récit n'avance réellement qu'après la moitié des pages. Ceci dit, la chose semble volontaire Vito la déveine étant plus centré sur les psychologies de nos héros que sur une aventure avec un vrai fil rouge. De plus, le danger n'est pas inexistant pour autant étant donné que Fantasio est livré à lui-même sans Spirou et que Vito est un manipulateur pervers.
Néanmoins, le récit en lui-même n'est pas exceptionnel et serait une histoire oubliable si Fantasio n'avait eu à être obligé de se débrouiller sans Spirou et si ce dernier n'avait pas eu à le réconforter.
De plus, à la fin, Fantasio retrouve son amour-propre et c'est Spirou qui finit dépressif vu qu'il ne se trouve pas aussi drôle que Fantasio. L'album va même jusqu'à nous montrer un Spirou déprimé bien torché à qui Fantasio essaie de remonter le moral.
Mais ce qui est très dérangeant dans Vito la Déveine est que, tout comme Spirou à New York, l'album fait preuve d'un racisme anti-chinois d'un goût bien plus que douteux
(ce qui ne s'arrangea pas par la suite avec Luna Fatale )
Bref, si vous avez envie d'un album centré sur l'amitié Spirou-Fantasio plus que dans les précédents et que vous pouvez faire abstraction de certains point négatifs, Vito la Déveine peut vous plaire.