On pourrait penser qu'avec ce neuvième tome, Van Hamme se répéterait et montrerait qu'il se répète. Après tout, il n'a pas attendu pour donner ce sentiment d'auto-plagiat. C'est pourtant loin d'être le cas avec Voir Venise qui, sans pour autant faire preuve d'innovation, parvient à offrir un lecteur un excellent tome.
La raison en est simple : l'usage maîtrisé des différents éléments de Largo Winch qui parvient ainsi à captiver totalement le lecteur.
Le complot est, ici, moins un complot qu'une énigme que Largo découvre un peu par hasard et vers la fin du récit. Le plus gros se centre sur la relation Largo/Charity qui échoue à perdurer, Largo se prenant de plus en plus au jeu des responsabilités et de la maîtrise de son groupe financier.
Là encore, Van Hamme change légèrement, mais avec subtilité, Largo. Celui-ci se demande pourquoi il prend le risque de poursuivre un tueur, mettant en jeu sa propre vie. Une hésitation que jamais il n'aurait eu au début de la série.
Sans que les intrigues économiques soient au centre du récit, on a déjà le prologue du véritable problème : le domaine du pétrole. L'or noir a alors le droit à un des plus longs exposés et des plus intéressants que la série a eu jusque là. Un petit plaisir.
L'histoire nous montre aussi la belle et dynamique Venise et se concentre également sur les errances sentimentales des protagonistes avec, il faut le dire, un brin de visions sexys qui sont, pour une fois, il me semble, mieux maîtrisées.
Enfin l'action est loin d'être oublié avec une sorte de mini-course poursuite dans le tome. On a globalement l'impression aussi de ne pas courir de case en cases sans jamais savoir ce qui arrive, à la différence de nombreuses autres aventures. Il y a un côté relaxant dans ce tome, allié à l'humour du nouveau majordome de Winch qui font réellement briller cette aventure.
Voir Venise est un de mes récits préférés, sans aucune hésitation.