Avant, je me fichais pas mal de Walking Dead. Pour moi, c’était juste une série à la mode dont on entendrait plus parler une fois celle-ci finie. Mais le fait est, qu’à un moment donné, il fallait que je voie ce que valait le fameux Walking Dead. Et comme je suis plutôt du genre à regarder le matériau d’origine, j’avais décidé de me lancer dans le comics avant. J’avais lu les vingt-cinq premiers tomes avant de regarder la série.
Lire vingt-cinq tomes d’une série de comics, aller aussi loin dans un comics ne veut dire qu’une chose… je suis devenu accro.
Je viens de relire le premier tome histoire de comparer les derniers tomes à celui-ci. Les souvenirs me reviennent. Je me souviens des claques magistrales que je me suis pris en lisant le comics de Robert Kirkman (devenu un des vingt génies que je vénère).
Quand j’ai commencé le comics, j’entendais pas mal de gens dire qu’il y avait beaucoup de passages à vide. Où les personnages parlent, et qu’il n’y a pas de morts-vivants. Est-ce un défaut ? Non. Ce qui m’a fasciné dans ce comics, c’est à quel point, on s’en fout des zombis. Walking Dead raconte comment l’homme est prêt à abandonner tous les codes de notre société dans les cas extrêmes. Montrer notre animosité lorsque cela est nécessaire. Voilà donc un thème abordable de différentes manières.
Mais Kirkman lui, ne tourne pas autour du pot bien longtemps. Parce que lui, il va passer par tous les chemins. J’ai lu, entre deux lectures, qu’il ne pensait pas finir le comics. Qu’il n’envisageait pas de fin. Tout simplement parce qu’il veut atteindre les limites de la narration. Tenter par tous les moyens, d’explorer toutes les facettes de son comics. Vingt-cinq tomes après, le comics ne s’est toujours pas essoufflé, et le thème de l’animosité de l’homme est toujours aussi bien abordé et de mille et une manière, à travers mille et un personnage.
Car il s’en passe des choses dans Walking Dead. Entre vingt-cinq tomes, il y a eu tellement de morts, tellement de destinations, tellement d’intrigues, tellement de personnages développés. Et pourtant, à aucun moment on ne s’ennuie. Il n’y a pas de temps mort dans Walking Dead parce que toujours, un personnage évolue, toujours il se passe quelque chose qui étoffe le propos. Quand quelqu’un meurt, ça ne sert pas à rien. Car quand il meurt, ses proches évoluent réfléchissent, quand il meurt, ses proches vont réagir, et tous ce qui en découle ne fera qu’enrichir l’univers du comics.
Ce que j’aime également dans Walking Dead, c’est qu’il ne ménage pas le lecteur. A maintes reprises, je me suis arrêté sur une planche, la fixant avec stupéfaction. Le comics est violent, mais pas que par l’image. Par sa construction narrative. Désolé pour le spoil, mais pour expliquer, je vais devoir prendre les deux morts qui m’ont le plus marqués Lori et Glenn. Lorsque Lori meurt, le Gouverneur attaque la prison. Rick, Carl et Lori (avec le bébé dans les bras), courent vers la sortie, tandis que tout le monde se fait tirer dessus. Plein de balles. Les cases se succèdent, les personnages courent. Dans la dernière case de la page, on voit Rick se retourner pour regarder sa femme. On tourne la page, BAM ! Lori est déchiquetée par une balle, le bébé dans les mains. L’image prend toute la page, son visage est terrifiant. Le bas du corps du bébé est arraché. Le choc est TOTAL ! Puis, neuf tomes plus tard, arrive Negan. Comme beaucoup le savent depuis la septième saison de la série, Negan tue quelqu’un avec sa batte de baseball après avoir fait « pic et pic et colegram, pour et pour et ratatam, ce sera toi ». Dans cet extrait où Negan choisi au hasard sa victime. Une case un visage, une syllabe de la chansonnette du méchant. La dernière case de la page, on voit en face, le bout de la batte, c’est ce que voit à l’instant précis, celui qui se fera tuer. On tourne la page, et BAM, on sait maintenant que Glenn va mourir, et durant les pages suivantes, on le voit être victime de le mort la plus violente du comics. Le coup que se prend Glenn est aussi puissant que celui que je me suis pris à cet instant, assommé, abasourdi, puis achevé.
Je pourrais continuer longtemps à vous dire à quel point j’adule Kirkman pour ce chef d’œuvre. Tout ce qui se passe dans le comics est riche de sens, et chaque personnage est développé. Ce qui fait que quand vient l’instant fatidique de leur mort, on est triste. Et réussir ça dans une série avec des zombis (donc beaucoup de morts), bah chapeau.
Kirkman, avec Walking Dead, tu as prouvé au monde entier, que tu étais un génie. Et par la même occasion, tu as créé le meilleur comics que j’ai lu de ma vie.