Kirk, man, puisque je te dis que Walking Dead s'apparente à de l'art !

"Walking Dead". Un titre qui ne trompe pas sur la marchandise, quoique...
Car ce comics, avant de parler de cette condition entre la vie et la mort, c'est avant tout une histoire de survie, une histoire de groupe, une histoire d'individu.

Survie car lorsque Rick Grimes sort du coma, il découvre avec horreur un monde complètement changé, dans lequel plus rien ne sera jamais comme avant. Les morts-vivants sont partout, une seconde d'inattention et l'on bascule de vie à mort-vie. Le premier réflexe du protagoniste sera alors de partir à la recherche de sa femme Lori et de son fils Carl.

Une histoire de groupe. Car comme le dit l'adage, "l'union fait la force", et face à une menace aussi omniprésente, il faut pouvoir veiller les uns sur les autres. Ces interactions entre les personnages, c'est l'une des forces de ce comics. Chacun d'entre eux a une psychologie assez développée, et cela crée des rapports complexes entre les personnes. Nouvel environnement, donc nouvelles règles, et il faut avoir un point de référence, une autorité. S'organiser, prendre de nouvelles précautions. Rick se retrouve à devoir prendre des décisions difficiles aussi, dans l'intérêt du groupe. Dans l'intérêt du groupe, ou dans celui de l'individu ?

Car très rapidement, le lecteur comprend que dans une situation où les règles établies, les codes qui nous régissent et nous définissent, n'existent plus, et lorsque le mot d'ordre devient la survie, "it's every man for himself". La véritable nature de l'Homme reprend le dessus, ce dernier redevient la principale menace, et il faut redoubler de vigilance. Car la mort, qui frappait déjà, frappera plus fort encore. Mais l'ennemi n'est plus forcément le même. Il est peut-être dans le groupe.

Tout au long de l'aventure, on voit certains personnages mourir, d'autres s'adapter. Mais qu'est-ce que s'adapter, si ce n'est faire appel à notre instinct animal, et à la brutalité qui l'accompagne ? C'est là une autre qualité de cette oeuvre, à savoir son caractère imprévisible. Vous adorez un personnage ? Vous vous dites qu'il est tellement populaire qu'il ne craint rien ? Détrompez-vous, il peut très bien mourir en un clin d'oeil.

"Walking Dead" est une aventure pleine de surprises, mais éprouvante, sans concession, viscérale, très violente, que ce soit par le visuel parfois très cru (le trait froid et "à la serpe" des dessins accentuant encore cet effet). Mais aussi plus simplement par ce que l'histoire implique, en matière de choix moraux et de conscience.
A mon sens, Walking Dead est à l'oeuvre de zombies ce que Battlestar Galactica est à la science fiction: le monde dépeint (post-apocalyptique pour le comics, façon "space adventure" pour la série de SyFy) ne sert que de contexte à une description des aspects les plus sombres de la nature humaine.
Gothic
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le 7 avr. 2013

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le 7 avr. 2013

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