Watchmen
8.5
Watchmen

Comics de Alan Moore et Dave Gibbons (1986)

Les watchmen sont des super-héros, ou du moins tente parfois de s'en persuader.
Tout commence avec la mort brutale d'un d'entre eux, le Comédien, un homme brutal et cynique. L'un des derniers héros masqué (dernier, car devenu interdits), Rorschach, va mener l'enquête, recontactant ses anciens collègues ayant prit leur retraite.


Watchmen nous plonge dans une Amérique parallèle, une Amérique ayant gagné la guerre du Vietnam grâce au Dr Manhattan, un être quasi omniscient et omnipotent suite à sa désintégration lors d'une expérience ayant mal tournée. Une Amérique en pleine Guerre Froide, à deux doigts d'une troisième guerre mondiale, terre de tension sur fond de bombe atomique. L'horloge de l'Apocalypse ne cesse d'avancer. C'est dans ce contexte poisseux et anxiogène que Rorschach va enquêter sur celui ou celle qui souhaite la mort des héros de jadis, et ce qui va découvrir va le bouleverser. A ce titre, le twist final est affreusement bien pondu.


Watchmen ne plaira pas à tout le monde. Il ne peut pas plaire à tout le monde. D’abord à cause de son concept, qui est une mise à mort des super-héros, les dénonçant comme tout aussi instables et faibles que ceux qu’ils sont censés protéger, insistant sur leur légitimité et sur leur impunité (« Who watch the watchmen ? »). Ensuite, à cause (ou grâce) à sa structure. Chaque chapitre, comme autant d’heures avant l’Apocalypse annoncée, est truffé de faux articles, de coupures de journaux… commentant ou anticipant ce qui pourrait se passer, renforçant d’autant l’immersion dans cette uchronie. Impossible de lire d’une traite ce qui n’est plus une bande dessinée, mais bien un roman graphique. L’auteur nous demande de souffler, de réfléchir. Enfin, le dessin est daté, saturé, pas forcément toujours agréable à lire. L’ambiance poisseuse et crasse de cet univers transparait dans le trait.


Watchmen ne peut pas plaire à tout le monde. Soit on adore malgré ses défauts, soit on déteste en dépit de ses qualités, mais il ne peut y avoir d’avis tiède.

Chat-alors
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le 25 août 2017

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Chat-alors

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