Exploration de surface

Les tomes de "Sillage" s'enchaînent et je comprends ceux qui disent qu'ils ne se ressemblent pas.
C'est vrai qu'à chaque fois on change de lieux, de personnages et depuis peu on change même de situation puisque Nävis ne travaille plus pour la Constituante sillagienne...
Donc oui, en cela on est en droit de dire que "Sillage" se renouvèle souvent, tente des trucs, enrichit son univers...

Sauf que...
...Bah sauf que dans le fond ça ne change quand même pas vraiment !
Au final c'est toujours le même type d'exploration : on se contente de la surface et on ne va jamais en profondeur.
Le changement on ne le retrouve que dans la couleur des papiers peints.

Et pour le coup cette "Zone franche" en est une belle illustration.
Ç'en est même une très belle illustration parce que, l'air de rien, il y avait vraiment de quoi faire un très beau truc avec ce concept pondu ici par l'ami Morvan :

...
Franchement, l'idée est assez jubilatoire et alimente pas mal de promesses, surtout au regard de l'univers de "Sillage".
Seulement voilà, malgré le fait que cet album dispose d'une belle pépite en termes de concept, il faut qu'encore une fois il en gâche totalement l'exploitation.
D'abord on perd une bonne quinzaine de pages d'introduction très tournée action et qui n'apportent pas grand-chose à l'intrigue (mis à part de nouveaux costumes et de nouveaux décors : super...).
Et puis pour le peu qui reste à vraiment creuser le sujet de cet album, eh bah au final on torche ça un peu vite et on s'agite beaucoup pour en fin de compte pas grand-chose.

Et quand je dis "pas grand-chose" en fait je devrais dire rien.
Parce que l'air de rien à quoi ça a servi d'avoir posé tout cet univers ? Qu'est-ce qu'on en a tiré en fin de compte ?

...
Avec une situations pareille il y avait moyen de faire plein de choses !
Des choses vraiment originales qui auraient pu vraiment donner l'impression que la saga nous faisait explorer un univers nouveau...
...Mais non, malheureusement "Sillage" reste "Sillage".
On ne creuse jamais.
On reste à la surface.
On se contente juste de faire un peu d'action, de l'émotion facile et on change la couleur des papiers peints histoire de dire que tout ça n'est pas vraiment pareil que le tome précédent...

Alors soit, ne serait que pour ces quelques éléments de distraction on pourrait se satisfaire de ce tome 12 (Après tout moi-même je ne le conspue pas totalement au regard de cette belle idée posée).
Mais moi, pour la part, j'avoue que je commence un peu à regretter qu'avec "Sillage" plus les tomes s'enchaînent et plus - en définitive - ils se ressemblent...