Franchement, après la violence des critiques lorsque le film est sorti fin 2015, je pensais voir le pire de Bond, encore plus que Quantum of Solace.
Mais non ; ce vingt-quatrième opus se laisse voir avec plaisir, mais il me semble ne pas savoir sur quel pied danser : humour pince-sans-rire à la Roger Moore ou garder l'esprit de Skyfall ?
Finalement, je pense que Sam Mendes, et ses scénaristes, a sans doute voulu garder les deux, et ça ne marche pas toujours.
Au départ, le film s'ouvre sur un éblouissant plan-séquence durant la fête des morts, au Mexique, où Bond va faire des siennes, avant qu'un vilain combat aux fonds verts fasse son apparition, et qu'un élément fasse ressurgir le passé de 007.
Visuellement, le film ne marque pas la rétine comme Skyfall, auquel on peut les comparer, car il mène finalement à cet épisode, et donc à l'organisation Spectre. Mais on n'a pas Roger Deakins, lequel a préféré passer son tour, et la photo de Hoyte van Hoytema est franchement trop sombre, se bornant sans doute à singer, mais avec moins de talent, son prédécesseur.
Quant à Mendes, qui a été supplié par la MGM de revenir après le carton Skyfall, et qui est revenu avec un gros chèque, il n'a pas non plus l'inventivité de son précédent film.
Quant à la durée , 2h23 !! Un peu long, jeune homme...
Mais alors pourquoi j'ai aimé ce film, après avoir passé tout ce temps à le descendre ?
C'est qu'il a parfois su garder le deuxième degré inhérent aux films de Roger Moore, jusqu'au grand méchant, Blofeld, incarné par un Christoph Waltz halluciné, qui a, sans savoir pourquoi, un pantalon trop court, des mocassins et pas de chaussettes ! Il a une haine contre Bond, dont un lien les unit, pour une raison si drôle qu'à ce niveau-là, les scénaristes se foutent ouvertement des spectateurs !
Daniel Craig a enfin pu se décrisper un poil, et il faut dire que Léa Seydoux est très efficace en Bond Girl, prenant part à l'action, bien qu'elle tombe assez dans les clichés de ces personnages.
Quant à Monica Bellucci, on se demande ce qu'elle fait là, avec ses cinq minutes de présence à l'écran, qui a le pouvoir magique d'être déshabillée avant de faire l'amour, puis de se réveiller avec un corser !
Les scènes d'action sont efficaces, surtout celle avec l'avion qui se désosse au fur et à mesure de la poursuite, mais ce que j'ai le plus aimé, et qui s'amorçait avec Skyfall, c'est que Bond ne peut plus agir tout seul ; il doit compter sur ses coéquipiers, Miss Moneypenny, Q et et M, lesquels sont en plus empêtrés avec la possible dissolution du statut de l'agent 007.
Mais je pense qu'il est grand temps de clôturer cette série avec Daniel Craig, qui a sans doute trouvé sa conclusion, pour partir sur un nouvel agent, non ?