Après avoir réglé les problèmes de copyright autour du concept de SPECTRE, Eon Productions place la fameuse organisation au centre de son 4ème James Bond avec Daniel Craig. Suite à l'énorme succès critique et public de "Skyfall", Sam Mendes revient derrière la caméra, et nous livre un film qui cherche à renouer avec les Bond des 60's, en mettant à jour leur esprit. Le Spectre ne profite plus de la guerre froide pour affaiblir ses adversaires, mais plutôt de la guerre contre le terrorisme pour les dévorer de l'intérieur.
Un concept intéressant, qui pointe du doigt certaines dérives sécuritaires étatiques. Mendes évite par ailleurs de sombrer dans une parodie à la Austin Powers, en modernisant l'organisation machiavélique, à l'image d'une scène d'introduction romaine efficace et très classe. Christopher Waltz et son cabotinage léger incarnent par ailleurs un vilain faisant écho au côté très théâtral du Blofeld des 60's, avec quelques clins d’œil en prime.
En revanche, le scénario se révèle fébrile, avec des éléments artificiels, et des rebondissements parfois grossiers. Sans compter des séquences d'action peu nombreuses et parfois peu mises en valeur (la séquence dans le complexe du désert, expédiée !). Heureusement, le film est une réussite technique, avec entre autres un (faux) plan-séquence rondement mené en guise d'introduction, et de superbes images.
Daniel Craig (que l'on sent tout de même un peu ennuyé) est toujours aussi à l'aise dans le rôle, avec face à lui un Ralph Fiennes dans la lignée de "Skyfall", et un Dave Bautista imposant un gorille muet. Ainsi, "Spectre" est un hommage aux origines de la franchise, mais n'atteint pas le niveau de "Skyfall" ou "Casino Royale".