Ça c'est du divertissement !
Du vrai divertissement !
Pas celui qui, à l'image des précédents James Bond, se cherchait une dimension "auteuriste", tentait des excursions plus sombres et donc bien moins attrayantes. Après la décevante parenthèse Skyfall, Bond revient dans ce Spectre, plus en forme que jamais.
Sans jamais nous prendre des idiots bouffeurs de blockbuster sans queue ni tête, Sam Mendes nous livre un film très réussi qui allie à la fois tous les ingrédients des anciens Bond à une mise en scène stylisée.
Jamais le film ne se prend la tête, se contentant humblement de ce qu'il est : un blockbuster intelligent et brillamment fait. Autant dans son écriture, qui additionne les dialogues percutants et les phrases comiques (grande surprise que l'humour, très présent dans cet opus !) que dans sa partie technique.
Si la mise en scène de Mendes est sans relief (car trop soignée pour être vraie) elle est souvent très juste, proposant de vrais beaux plans, jeux de lumières et autres particularité qui font de Sam Mendes l'un des réalisateurs les plus intéressants du moment.
Néanmoins sa mise en scène, sombre, stylisée et classe fait, non pas tâche, mais paradoxe avec le second degré évident qui imprègne le film. En effet le propos est volontairement décontracté et exagéré (à la limite parfois du délire !) ; cascades, explosions, combats à mains nus incohérents mais tellement jubilatoires !
Si l'on évite malheureusement pas un scénario qui sent la panne d'inspiration, ne nous servant qu'un recyclage tiède des épisodes précédents, pliant ainsi sous le poids de certaines facilités (Bond qui frise le grand amour, une énième fois, avec sa James Bond Girl française - Seydoux qu'on voie décidément partout ! -, un méchant génialement interprété, comme toujours, par Christoph Waltz mais qui dans le fond est tout de même caricatural, etc.), on ne peut que s'éclater face à ce James Bond qui me rabiboche enfin avec son univers...


La scène d'ouverture se fait en cela résumé global du film ; caméra ultra maîtrisée (le génial plan séquence d'ouverture), action poussée à l'extravagance (cascades mythiques en hélico, explosion dans un Mexico envahi par les morts et les squelettes) et un héros décomplexé, constamment sur l'étroite limite entre le sérieux le plus froid et l'auto-dérision la plus cocasse.

Créée

le 11 nov. 2015

Critique lue 261 fois

Charles Dubois

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