Danny Boyle a toujours été pour moi un réalisateur un peu particulier : sans rentrer dans le détail disons que je n'ai pas aimé Trainspotting film qui m'a déçu et irrité, j'ai trouve Slumdog Millionaire plutôt bon d'un certain point de vue mais avec pas mal de défauts (et donc pas pleinement convaincu) et j'ai par contre adoré Petits meurtres entre amis.
S'attaquer à 127 heures, film tiré d'une histoire vraie, n'était pas chose aisée et le pari est plutôt réussi.
Le pitch est simple : un jeune homme part seul pour une randonnée, et sans prévenir personne, dans les coins les plus reculés et isolés de l'ouets américain ; il chute et est pris au piège.
Une histoire pas facile à retranscrire dans la mesure où il n'y a qu'un seul personnage principal et un seul lieu, quasiment un huis clos et un acteur principal (le héros est joué par James Franco, épatant, vraiment excellent dans un rôle « isolé » et majoritairement sans autre partenaire).
La mise en scène est réaliste, prenante et même à couper le souffle lors de certains passages. Le spectateur est pris dans l'action, pris par le suspense, la tragédie. C'est haletant, on est pris par l'aventure... et cette plongée dans les paysages désertiques, inhospitaliers et magnifiques à la fois de l'Utah.
Les flashbacks, nécessaires, sont utilisés à bon escient.
Le film est dramatique mais toutefois sans tomber dans le « pathos » à tout prix et excessif et disons que globalement Danny Boyle a évité les deux écueils majeurs pour ce genre de film : ce trop plein de bons sentiments, qu'on retrouve malgré tout un peu à la toute fin de 127 heures (dommage) et l'ennui.
De plus le metteur anglais a bien cerné les espoirs, les doutes, les déceptions, tous ces sentiments successifs qui traversent la tête du héros ; on peut trouver le message banal mais c'est le message de la vie : se battre, lutter ou laisser tomber. Et comment réagir face à des situations extrêmes.
Danny Boyle s'en sort donc plutôt bien pour un sujet assez ardu.
Rien de dithyrambique mais un bon film