Bon huis-clos, excellente ambiance
Un bon film, au rythme étonnamment soutenu. Bien que le pitch soulève toute zone d'ombre sur les évènements à venir et sur la fin du film, on reste quand même surpris par la mise en scène, la photographie et le scénario.
Oui, j'ai bien dit le scénario. Dany Boyle met en avant un personnage intelligent, dynamique et vraiment singulier.
Apparemment issu d'une histoire vraie, je suis resté plutôt admiratif devant la ténacité et le mental de ce jeune alpiniste. (Aron Ralston, interprété par James Franco)
Tout le monde n'est pas capable d'en venir à ce genre d'extrémité, complètement déshydraté, épuisé, plus mort que vif mais quand même capable de garder suffisamment de lucidité pour garder les réflexes de survie.
L'histoire est bien amenée, le personnage bien développé et abouti. La mise en scène efficace fait qu'on s'attache au personnage et que l'on rentre bien dans l'histoire.
Tout est amené avec un minimum de dialogue, avec une ingéniosité qui m'a déconcerté. Toute la psyché d'Aron tient dans un coup de téléphone laissé sur un répondeur, une rencontre avec deux campeuses, des coureurs cyclistes croisés sur une route, et ses délires d'homme agonisant.
J'ai adoré la manière de découvrir le personnage au travers de ses yeux - sa vision des choses - mais aussi au travers de ses souvenirs et de sa projection dans l'avenir.
Techniquement ce n'était pas évidant à mettre en place, les plans sont souvent serrés, Dany Boyle n'abuse pas des effets de flous ou de contre-plongée pour amener un état de fait.
La tension atteint souvent un certain paroxysme en dévoilant une violence morale et physique subie par Aron, grâce aux monologues de l'acteur, qui suggère plus qu'il ne décrit. C'est le spectateur qui arrive à ses propres déductions et ça c'est rafraîchissant. On peux vraiment apprécier ce film comme un bon bouquin, sans être obligé de subir un excès de scénarisation.
J'ajouterai à celà que la technique de prise de vue est en plus très efficace. On ne sent jamais les limites de la caméra et de la prise de vue, on EST dans l'action et c'est vraiment nickel.
On ne tombe jamais non plus dans le mélo et le rythme est constant, ce qui pour être honnête, m'a surpris dans le bon sens du terme.
Je déteste les mélos et j'apréhendais donc de voir ce film, aux "cent-vingt cinq nominations, dont six aux Oscars, trois aux Golden globes et blablablabla."
Mais la pioche est bonne et l'attention ne tombe jamais.
Un reproche cependant, bien que les performances sportives de James Franco soient indéniables, je n'ai pas trouvé sa performance extraordinaire. L'essentiel de l'attrait du film repose sur le montage, le scénario un peu "hors des sentiers battus" et le rythme.
Mon appréciation est donc vraiment subjective car elle ne tient pas sur un pôle technique, mais plutôt sur un ressenti et ma capacité à me projeter dans les décisions du personnage. Tout le monde ne l'apprécie pas. Il faut donc être dans un bon état d'esprit pour voir ce film, et ne pas attendre un blockbuster où chaque parole commente une action.