Aron Ralston, un jeune con inconséquent et égocentrique, décide de partir en balade dans les gorges de l'Utah sans prévenir personne. Gambadant et fonçant comme un dératé de canyon en canyon, histoire de profiter de la nature à fond (mode « into the wild » pour débile on), il finit par sombrer dans l'un d'eux, chutant avec un amas de rochers et se coinçant méchamment la main dans la pierre... au point d'être complètement bloqué au fond du trou, c'est ballot ! Commencent alors 127 heures de galère pendant lesquelles notre petit « trisomique » pseudo-héroïque fera tout pour se dégager du piège...
Comme le film est basé sur le bouquin écrit du bout de son moignon par le véritable Aron Ralston, qui y raconte sa « vraie » expérience « in the real life », autant le dire d'emblée : le jeune homme sortira vivant de cette sale affaire, en se découpant tranquillement le bras avec son canif... Au passage, prévenons les âmes sensibles, cet épisode du film, gore à souhait et bien cadré en gros plans, se vit comme une petite épreuve visuelle, la découpe de son propre nerf étant toujours une activité un brin délicate et douloureuse ! Les amateurs de sensations fortes pourront quant à eux y trouver un certain contentement...
Ceci étant dit, autant évacuer maintenant vite fait ce qui fâche un peu : le caractère presque héroïque d'une mise en scène toute à la gloire du jeune homme, érigé en « surhomme » des temps modernes, alors qu'il ne fait que se prendre au piège de son propre manque de jugement... Mais même si le film glorifie finalement la connerie humaine, au fond on s'en fiche un peu, dans la mesure où Danny Boyle nous prouve avant tout qu'il est un réalisateur de génie, soignant ses effets et signant une œuvre fondamentalement "cool" ! Du coup, on en oublie presque une fin à la morale senti-"menthe-à-l'eau"-archi-convenue, dans laquelle on admire le jeune homme quelques années plus tard, nageant comme un gardon malgré son moignon tout mignon au bout du bras, marié avec enfants, mais surtout n'omettant désormais jamais de dire à ceux qu'il aime où il allait quand il partait... C'est carrément gnan-gnan, profondément crétin et premier degré, mais pourtant ça passe quand même, étrangement, grâce évidemment à l'épatent talent visuel du sympathique et éternellement jeune Danny "le cool" !
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