On ne peut pas dire que Danny Boyle ait choisi la facilité avec ce fait divers qui, sur le papier, semblait difficile à rendre captivant sur un format long-métrage...
Mais le réalisateur n'est pas né de la dernière pluie d'un canyon de l'Utah et, grâce à son style nerveux, à la limite du clip parfois, sa superbe photographie hyper-colorée et une bande-son imparable, parvient à rendre cette histoire haletante... Et heureusement d'ailleurs, parce que sur le fond, en dehors d'une petite leçon d'humilité pour le héros, c'est un peu le désert de Gobi...
Le héros se trouve donc être un jeune randonneur gosbo et solitaire - impeccablement incarné par James Franco - qui, après avoir fait mumuse à sauter dans un lac souterrain en compagnie de deux minettes rencontrées au hasard du canyon, se retrouve le bras coincé dans une faille après une chute ayant entraîné l'éboulement d'un rocher... Et comme le titre du film l'annonce, sa galère va durer 127 heures. Alors comment va-t-il s'en tirer ? Ou pas ? Ou pas "totalement" ? Telle est la question. L'unique question.
Un portable, un couteau "made in china" qui coupe que dalle, un peu de bouffe et une gourde qu'il entame un peu fort, des nuits glaciales et seulement 15 minutes de soleil par jour (mieux vaut ça que le contraire), notre ami ne semble pas en mesure d'extraire son bras et sa main écrasés par cette pierre, devenant même fataliste en lâchant un "Je l'ai voulu !" ; un peu comme si "Dieu" lui avait donné la leçon d'orgueil qu'il méritait. D'autant plus que la nature semble si bien réglée... A l'image de ce corbeau passant tous les jours à la même heure. Tachycardie et hallucinations finiront par le mettre au désespoir.
En fin de compte, je suis le premier surpris à ne pas m'être ennuyé devant ce 127 Heures, le final m'ayant même carrément embarqué, d'abord avec cette scène fatidique d'une tension et d'une douleur extrêmement bien communiquées, puis ce dénouement aux notes scotchantes du groupe islandais Sigur Ros. Du divertissement pur et dur donc, globalement maîtrisé, même si je me serais bien passé de la niaiserie finale en voix-off...