Un film dont le thème est l'enfance, a toujours un écho particulier pour moi, une période de la vie faite de rires et d'insouciance, enfin normalement. Malheureusement, je ne fais pas parti de ceux-là, ma naïveté a été prise dès mes sept ans, je vis par procuration cette période au travers des nombreux films qui évoquent cette période.
Après cette intro émouvante, qui aura rendu vos yeux humides, passons à ce trio d'enfants, qui vont basculer dans l'âge adulte dès leurs 12 ans, ce qui est encore beaucoup trop tôt, mais le drame qui va se produire, va changer leurs vies et les marquer à tout jamais.
L'un de ces trois-là, va perdre son frère jumeau dans un accident stupide, dont les deux coupables vont découvrir la prison. Il va les harceler jusqu'en prison, n'acceptant ni le décès, ni la douleur de ses parents, qui sont incapable de lui apporter l'attention dont il a besoin dans cette période de deuil. Un autre va prendre conscience de son obésité, dû à une famille consommant tout ce qui contient des graisses et des sucres jusqu'à l'excès, et va faire en sorte de changer cela, pas toujours de façon subtile. Puis, il y a elle, cette jeune fille qui vit avec sa mère célibataire, son père ne donnant que des nouvelles par téléphone, qui a des envies d'adulte, jusqu'à se jeter dans les bras d'un homme, lui-même en souffrance.
Trois portraits différents, portés par des acteurs touchants : Conor Donovan, Jesse Camacho et Zoe Weizenbaum, qui sont plus ou moins portés disparus, entourés par Jeremy Renner et Annabella Sciora, eux aussi impeccables. Mais le film souffre de la réalisation, proche de l'amateurisme, de Michael Cuesta, qui en fait trop pour donner un style documentaire, surtout au début ou j'ai failli mettre à plus tard, tant c'était un calvaire visuellement. De plus et malgré l'arrivée du drame très tôt, le film peine à décoller, cela se traîne, donnant l'impression de ne jamais vraiment savoir ou il va, cela continue d'accentuer son côté "amateur". Il faudra attendre le milieu du film pour enfin accrocher, et encore, il y a des moments de creux qui pénalise l'histoire, qui aurait dû être touchante, mais qui restera au final trop maladroite et mal exploitée pour en sortir ému.
Le film vaut pour ses acteurs et ses directions prises, parfois surprenantes, puis cela parle de l'enfance et rien que pour cela, il a mon affection, même si Michael Cuesta est catastrophique.