Frédéric Proust qui était jusqu'alors scénariste, notamment sur la série H King Guillaume de Pierre-François Martin-Laval, cumule avec 12 ans d'âge deux casquettes : scénariste et réalisateur.
Pour son premier film, il ne prend pas de risque avec son sujet puisque la fin de vie semble être un sujet en vogue. Pour preuve le magnifique Amour, Paulette ou encore Les beaux jours sorti en simultané avec le film de Frédéric Proust. Alors pourquoi cet engouement pour la vie de retraités ? Peut-être parce qu'avec la situation économique et sociale actuelle, les Français ont besoin de se projeter sur l'après, lorsqu'enfin ils n'auront plus à cotiser, uniquement à penser à eux, non sans une nostalgie latente.
12 ans d'âge s'intéresse à la vie de jeunes pré-retraités, Charles et Pierrot, interprétés respectivement par François Berléand et Patrick Chesnais, deux acteurs confirmés. Pour échapper à l'ennui, ils décident de faire les 400 coups ensemble, sans se préoccuper des femmes qu'ils aiment, quitte à avoir de sérieux ennuis. La bande-annonce laissait présager de beaux moments de comédie et une certaine tendresse émanait entre les deux acteurs. La première séquence du film, le pot de départ de Charles fait sourire, malheureusement cet instant sera le seul réellement drôle du film.
Par la suite, le film s'enfonce irrémédiablement dans la lenteur et flirte avec son sujet sans vraiment l'aborder de manière frontale. Le scénario s'engage dans plusieurs voies : une histoire de braquage, des histoires amoureuses survolées quelles en deviennent peu crédibles. Les personnages principaux et secondaires manquent cruellement d'objectifs clairs pour que le spectateur puisse s'attacher à eux.
Frédéric Proust semble peu à peu perdre le contrôle de son sujet, les scènes s'enchaînent, les situations tentent d'être drôles mais frisent le plus souvent le ridicule.
La mise en scène ne permet pas non plus au film d'être sauvé. Proust ne bouscule pas les conventions et opte pour une réalisation plate et sans saveur, usant et abusant de plans fixes, empêchant l'implication du spectateur. Mais le gros couac de 12 ans d'âge reste le son. Mal montée, mal mixée, la bande sonore contribue à l'ennui profond que l'on ressent devant le film. Un son d'ambiance presque inexistant alors qu'il aurait contribué à mettre un peu de vie dans le quotidien de nos retraités. Et la fausse bonne idée de se faire chevaucher le son des dialogues presque systématiquement entre chaque scène ne réussit qu'à donner un effet brouillon à l'ensemble, alors que la lisibilité des dialogues dans une comédie est primordiale.
Bref, essai manqué pour Frédéric Proust qui offre un film sans consistance.