« Ma bouze oui, mais dans l'espace et en 3D »
Un mot sur « l'époustouflant Gravity » le chef-d'oeuvre incontesté et incontestable de la décennie voir du siècle si l'on en croit certaines critiques dithyrambiques...
Que les choses soient claires, je suis POUR le cinéma de divertissement, je suis complètement fan de films d'horreurs, des films avec des gros animaux qui font peur et des films de Tarantino pour ne citer que quelques exemples, qui, pour la plupart ne sont pas d'une grande portée intellectuelle mais se contente d'être distrayants, voire jouissifs dans leur mise en scène et les histoires qu'ils racontent. Tout ça pour dire que je ne me targue pas de n'aimer que le cinéma intello.
Ceci étant dit, j'aime le cinéma un minimum intelligent et avec un minimum de fond dans l'écriture (ou du moins avec un scénario qui se tient) et surtout je n'aime pas avoir la sensation que l'on se fout de ma gueule. Je commence à être plus qu'agacée de voir de mauvais films sur-médiatisés rester des mois et des mois en salles (éclipsant une nouvelle fois des films aux moyens moindres ne l'oubliant pas) comme ce fut le cas pour « la très bonne comédie » Bienvenue chez les ch'tis ou pour le très profond (et à peine pompé sur Pocahontas) Avatar, grand précurseur de la 3D.
Bref nous voilà en 2013, Gravity sort sur les écrans.
La bande-annonce m'avait déjà laissé perplexe – Sandra Bullock et George Clonney sont dans l'espace et des vilains débris d'un satellite russe (ces diables de Russes encore et toujours ) leur pose des problèmes. Moui...
Mais bon, après tout pourquoi pas ? Le buzz médiatique opère et comme toute bonne spectatrice avide de sensations fortes et encore capable de pouvoir débourser 10€ voire plus pour 1h30 de film ( merci Les Cinémas Gaumont et autres géants ) j'y suis allée avec en enthousiasme certain, presque persuadée de vivre une nouvelle expérience cinématographique de dingue.
Je ne vais pas parler des incohérences scientifiques parce que je m'en fous et qu'une fiction n'est pas un documentaire (ça vous en bouche en coin). Le rationnel peut donc parfois laisser sa place à l'imagination et au spectaculaire.
Je ne vais pas non plus cracher dans la soupe et ne pas voir les qualités indéniables du film... alors je me lance : le film est beau et est le premier à vraiment exploiter de manière intelligente la 3D. En clair on s'y croirait et la beauté des images nous donnerait presque envie de nous mouvoir nous aussi dans des combinaisons blanches et de virevolter vers l'infini et l'au-delà avec George. La lumière, le son sont travaillés et la caméra subjective utilisée par moments est efficace et pour une fois ne donne pas la nausée. Bref, la beauté et l'effrayante immensité de l'espace nous happent pendant un moment c'est vrai. Malheureusement, les points positifs s'arrêtent là car, l'expérience unique offerte par Gravity est très vite entachée par son scénario, l'un des plus mauvais jamais écrits. Pourquoi feindre une histoire, tenter maladroitement de donner de la profondeur aux personnages alors qu'ils transpirent le néant ?
Pourquoi amorcer des pseudos thématiques usinées pour ensuite revenir sur ce qu'on a laissé sous-entendre ? (C'est une nouvelle fois la faute aux vilains russes si des américains meurent dans l'espace... mais non en fait l'espace est dangereux et c'est comme ça alors c'est la faute à personne ).
Gravity aurait dû être un film expérimental ou surtout une attraction du Futuroscope, mais pas une fiction aussi maigre et dénuée d'intérêt. Le réalisateur se tire une balle dans le pied et tue la beauté de ses images en nous matraquant de dialogues mal écrits et mal joués, allant parfois jusqu'à l’absurde, nous arrachant presque des fous rires dans les moments les plus graves. Ce qui devait être un film d'angoisse vire à la farce et traine tellement en longueur que l'empathie pour le personnage de Ryan (Sandra Bullock) s'amenuise presque aussi vite que son oxygène.
Quand au cas Sandra Bullock, je ne l'ai jamais portée dans mon cœur mais elle avait su me faire sourire récemment dans Les flingueuses, malgré l'inexpressivité consternante de son visage (merci la chirurgie esthétique). Dans Gravity elle interprète Ryan, une pâle copie de Ripley, censée nous émouvoir dans son combat pour vivre mais en fait, elle parvient juste à se rendre agaçante, presque exécrable en fait, tellement elle débite une connerie de choses à la minute. Mais ne lui jetons pas la pierre, la palme des pires interventions verbales est décernée à George Clooney dont on ne comprend pas la moitié de ce qu'il dit et où il veut en venir... alors je veux bien qu'il fasse le « clown » (oui Clown, Clooney c'est drôle...) pour dérider sa coéquipière mais bon les scénaristes (oui oui il sont 2...) auraient pu faire un effort.
Bref, j'aurais adoré, adorer Gravity, ça m'aurait évité de m'ennuyer pendant la dernière demi-heure, malheureusement ce film est la preuve que la beauté ne suffit, que l'on peut être un maître de l'esthétique et s'entourer de stars mais que si l'on n'a rien à dire... peut-être vaut mieux t'il se taire ou faire autre chose de son talent (genre des attractions trop cool au Futuroscope, oui j'y reviens toujours). Cette parade spatiale en 3D n'est pas parvenue à me distraire pendant 1h30, dommage, je vais aller regarder Albator, c'est bien aussi Albator.