« Ce n’est pas tellement d’image ou de langues dont Depardon nous parle, si ce n’est pour en montrer toutes les perversions et les dangers, au sens étymologique : langues et images nous rendent captifs de pouvoirs qui circonscrivent aujourd’hui des subjectivités désolidarisées et, surtout, abstraites, vides, procédurières. S’il y a une thèse chez Depardon sur la société, ce serait celle d’un humaniste : elle manque de compassion. Ceux qui se tiennent au bord de la folie, les patients, ne demandent ni plus ni moins qu’un peu de compassion : un pâtir qui serait le moteur d’une solidarité entre les hommes. "Humanisme" et "compassion" ne sont pas des gros mots, et ne sont pas nécessairement des points d’arrêt de la pensée ou des banderoles usées et embarrassantes brandies par des vieillards dont la raison se gausse avec une relative bienveillance. Dans ce contexte, insister sur la co-affectivité que réclament les patients semble nécessaire, de quoi faire tomber bien des discours et des images dont les patients, parmi tant d’autres, sont aujourd’hui malades. Ce sont eux, les sujets de la société : ses patients, dont elle ferait mieux d’entendre les voix avant qu’ils ne s’impatientent en commettant l’irréparable. »
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