12 fois plus d'indignation...
Alors oui, oui, oui... - 12 years a slave - c'est un énième film sur l'esclavage, un film qui mise sur la boite de mouchoirs format familial XXL pour nous convaincre que y'a pas de danger à venir en salle.
On pourrait prétexter connaître déjà l'histoire, savoir ce qui va arriver, ou même faire le rapprochement avec des - Amistad -, - Django unchained -, ou - le Majordome - pour se disculper de l'éviter comme des mal-propres ;
mais l'esclavage, comme la montée du fascisme en Europe au début du 20ème siècle, est-il un sujet que l'on peut occulter, dénigrer ou même minimiser ?
Toute nouvelle oeuvre sur le sujet mérite la plus grande attention. Il y eut le procès Nuremberg au sortir de la seconde guerre, celui d'Eichmann en 1961 était pourtant tout aussi important.
Steve McQueen met en lumière une histoire tout juste croyable, celle d'un homme libre réduit à l'esclavage pendant 12 longues années.
Ce film aborde un thème sensible, biopic de surcroît, intéressant et bien rythmé.
Le récit qui s'inspire d'une histoire vraie se met en place intelligemment, laissant au spectateur juger le drame qui est en train de se jouer.
La photographie est appliquée, les dialogues portent à l'écran les stigmates d'une époque brutale, certaines scènes sont même ignobles...seul le personnage qu'interprète Brad Pitt vient apporter un peu d'humanisme dans ce Sud immonde et nauséabond.
L'homme contemporain croit avoir vaincu le fléau, les inégalités raciales, ou veut seulement s'en convaincre. Trop souvent pourtant l'actualité rapporte des faits d'esclavage moderne.
- 12 years a slave - vient nous rappeler que le souvenir est important, et qu'il est seul le garant de l'humanité.