Une piqure de rappel chargée de je ne sais quelle drogue dure pour ceux qui auraient oublié l'esclavage, qui n'avaient rien à envier au nazisme, aux khmers rouges et autres barbaries du XXème siècle.
Steve Mc Queen (II) choisit de nous conter des évènements méconnus (pour ma part) : des kidnappings d'hommes noirs, tout à fait libres, du nord est des Etats-Unis, vendus à des propriétaires de plantations du Sud. Ici, celui de Solomon Northup, violoniste mari et père de deux enfants.
Une descente aux enfers aussi imprévisible que violente.
D'autant que le réalisateur n'y va pas de main morte. Les scènes sont d'un réalisme cru et vraiment hard pour ceux qui ne seraient pas avertis. Ajouté à cela la performance de Michael Fassbender, véritablement la 2 ème star du film. Il y joue un propriétaire d'un champ de coton psychopathe, sadique, légèrement penché sur la boisson et qui se révèle bien plus complexe qu'il ne le semble au départ ! Après Di Caprio dans Django, Fassbender joue dans un tout autre registre mais wow que c'est bluffant !
Tout comme le casting au complet : Chiwetel Ejiofor se révèle digne de son premier grand rôle, criant de vérité. A suivre ! Lupita Nyong'o, inconnue (c'est son deuxième film), fait frissonner, sa performance glace le sang et les os, décidément, une autre personnalité qui meritera d'être vue dans un autre registre de film. Paul Dano, récemment vu dans Prisoners, est carrément génial (et pitoyable) dans les habits d'un contremaitre détestable à la mentalité bouffée par un sudisme indécrottable. Enfin Brad Pitt, qui n'a pas grand chose à faire mais qui assure toujours autant pour le peu qu'il a à faire.
Bon reste que mise à part cette violence et cette dénonciation sous cette forme, on se demande quand même ce qu'apporte 12 years a Slave. Le scénario original ne laisse place à un aucun suspense, du coup on sort de ce film écoeuré par l'esclavagisme, mais ça on l'était déjà.