http://regardemoisitupeux.wordpress.com/2014/02/03/12-years-a-slave/

3eme long métrage du britannique steve mcqueen, 12 years a slave a recu le golden globe du meilleur film dramatique et est nominé pour les prochains oscars dans pas moins de 9 catégories. Comme ces prédécesseurs Hunger et Shame, 12 years a slave est un film difficile voire même douloureux sur l’esclavage. Adapté d’un témoignage aux Etats-Unis publié au 19ème siècle, 12 years a slave raconte l’histoire vraie d’un homme noir vivant librement dans le nord des Etats-Unis lorsqu’il est kidnappé pour être esclave en Louisianne.

La première chose qui frappe dans le film de Steve McQueen, c’est la violence, qu’elle soit physique ou morale et parfois traumatisante, elle est filmée de manière dure et réaliste. On en ressort pas indemne, notamment à travers certaines scènes chocs et fortes où McQueen ne fait pas dans le sentimentalisme Il est sans concession, à l’image des scènes de fouets ou de pendaisons. Le film montre la pire facette de l’espèce humaine (racisme insupportable, facilité à humilier autrui). Difficile donc de rester insensible face à ces scènes fortes (pendaisons, scènes de fouet) mais aussi une scène qui m’a émotionnellement touchée, c’est celle de Salomon qui chante avec les autres esclaves un négrospiritual en crescendo de façon à montrer la haine et la révolte qui l’envahit. Il dépeint également toute la détresse de Salomon, qui décide de ne pas s’ériger au rang de martyr, mais plutôt rentrer dans le rang pour survivre en attendant de pouvoir s’en sortir. Il est intéressant de noter que nous avons eu 2 approches intéressantes de l’esclavage : Ici 12 years a slave, un esclave qui tente de faire bonne figure pour échapper de ce cauchemar, et Django, de Django Unchained sorti il y a tout juste 1 an, choisi la vengeance et la violence. Le film, porté par un fabuleux Chiwetel Ejiofor, offre un casting d’excellence, tous les acteurs jouent vraiment à la perfection mais le plus bluffant reste Michael Fassbender qui livre une prestation absolument monumentale, la meilleure de sa carrière. La temporalité de ce film m’a fortement séduite parce qu’on en a peu voire pas si ce n’est le titre : 12 years a slave. Tout le long du film nous n’avons aucune marque de temporalité ce qui accentue l’effet d’attente. Chaque scène est prise à la fois comme un espoir et un cauchemar sans fin et c’est vraiment plaisant.

Mais contrairement à l’engouement de la presse face à 12 years a slave, j’ai noté quelques défauts qui m’empêche de considérer ce film comme un chef d’œuvre. Tout d’abord la mise en scène est à mon goût un peu trop académique, ce qui est surprenant venant de Mcqueen quand on voit Hunger et Shame. Tout est blanc ou noir et devient un peu caricatural sur les bords : Tous les noirs sont gentils, tous les noirs sont méchants. Salomon, avant d’être kidnappé vivait une vie bien confortable dans le nord sans subir aucun racisme dans sa vie quotidienne ce qui me parait très très peu probable au XIXème siècle… On est pas très convaincu par la minuscule apparition de Brad Pitt, le sauveur de l’humanité, totalement cliché beau blond qui croit à la liberté et l’égalité. A se demander si son rôle dans World War Z lui ait pas un peu trop monté au cerveau. Quand on voit que c’est le producteur on comprend un peu mieux. Je rajoute par la même occasion que la scène finale frise le ridicule et aurait pu être beaucoup mieux, c’est bien dommage. Enfin j’aimerai rajouter un gros bémol sur la B.O., qui ni bien ni mauvaise. Non en fait quand on regarde 12 years a slave on a l’impression qu’on regarde Inception en même temps. Ce sont exactement les mêmes sonorités. Pas étonnant de voir Hans Zimmer dans le générique de fin.. Recycler ses musiques c’est pas terrible..

12 years a slave met en scène les souffrances physiques et mentales des esclaves et c’est réussi. C’est un regard fort et utile dans le rétroviseur de l’humanité. C’est donc une réussite sur le plan moral. Côté mise en scène on en ressort un peu déçu…
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le 9 févr. 2014

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