"Je ne veux pas survivre. Je veux vivre !"

Y'a pas à dire, l'Amérique sait regarder son histoire en face. "12 years a slave", avec ses 3 oscars, dont celui du meilleur film, en est la preuve. Les mauvaises langues diront que toutes ces récompenses sont hypocrites, mais j'ai trouvé le film assez fort et sincère pour les mériter.

On assiste à la descente en enfer de Solomon Northup, qui subira pendant 12 ans l'enfer sur Terre qu'est l'esclavage. Bien que le film paraisse au début un peu flou, à cause d'un montage un peu haché, un bon rythme s'instaure assez rapidement. Steve McQueen est vraiment un excellent réalisateur. J'ai aimé son parti pris de filmer de façon brutale, mais véridique, les faits. On se sent indigné, impuissant et horrifié devant ce qui se passe sous nos yeux. Cependant, à aucun moment on ne sombre dans un pathos lourd et gênant, je trouve que Steve McQueen reste sobre. En plus, il sait ménager des montées en tension insoutenables, étouffantes avec des accès de violence saisissants. Ce côté étouffant est renforcé par une réalisation posée et une photographie magnifique, qui nous font entrer au coeur des personnages. On découvre l'horreur de la situation ainsi que sa durabilité... De plus, l'effet d'immersion est très réussi, notamment grâce aux décors et costumes soignés.

Le casting n'est pas étranger à cette réussite. Chiwetel Ejiofor est d'une justesse et subtilité remarquable, il porte habilement le film sur ses épaules. On retrouve aussi Paul Dano, en désaxé dangereux et méprisable, mais interprété avec talent. Benedict Cumberbatch incarne remarquablement un personnage posé et plus ambigüe. Quand à Sarah Paulson et Michael Fassbender, ils jouent un couple détestable avec réalisme, mention particulière à Fassbender qui s'avère même parfois effrayant. Quand à Brad Pitt, en tant que producteur, s'est donné le beau rôle, mais il l'exécute avec la classe qu'on lui connaît.

Plus qu'un film à oscar, "12 years a slave" est une claque pure et simple. Malgré un académisme que l'on peut certes retrouver par moments, ce film puissant restera durablement dans les mémoires et s'imposera rapidement comme une référence.
Darms
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le 15 juin 2014

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Darms

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