Spy Academy

Tourné très peu de temps après la fin du deuxième conflit mondial, "13 rue Madeleine" constitue un film de guerre sympathique et plutôt original, mais un peu décousu et pas franchement mémorable.

J'ai trouvé que le réalisateur Henry Hathaway n'exploitait pas au mieux certains atouts : ainsi, le premier acte en mode documentaire, consacré à la formation de civils au renseignement de terrain, aurait mérité un traitement plus long et plus approfondi.
De même, l'identification du traître m'a semblé trop rapide, alors qu'un certain suspense aurait pu s'installer efficacement à ce sujet.

Le bon point, c'est qu'on ne s'ennuie jamais durant ce film assez bref, avec un enchaînement ininterrompu de péripéties. Par ailleurs, Hathaway et ses scénaristes montrent bien la cruauté de la guerre, avec des choix narratifs forts, n'hésitant pas à sacrifier plusieurs personnages centraux (même si la scène de torture apparaît pour le coup très édulcorée).
Dommage également qu'à l'époque, les conventions cinématographiques admettaient l'usage universel de l'anglais, de sorte que la France montrée par les Américains n'est pas un modèle d'authenticité.

Un dernier mot sur le casting, construit autour d'un James Cagney légèrement vieillissant mais toujours impressionnant (je lui trouve de faux-airs d'Ernest Borgnine) : parmi la foule de seconds rôles présents au générique, on retiendra la présence charismatique de Richard Conte ainsi que la beauté sévère de la française Annabella.