Paradise lost.

Ayant passé mes cours d'histoire à griffoner des moutons anthropomorphiques sur mes cahiers d'un oeil endormi, je connaissais surtout Christophe Colomb pour sa découverte accidentelle de Disneyland et pour son nom à consonance anale. Je ne jugerais donc pas la véracité des faits montrés dans le film de Ridley Scott, considéré par beaucoup comme un echec artistique de sa part.

Il est effectivement évident que le film ne soutient pas la comparaison avec d'autres métrages de Scott, tels "Alien", "Blade Runner" ou même "Gladiator". Mais je trouve personnellement que cette co-production entre la Grande-Bretagne, la France et l'Espagne n'a absolument rien de raté, et vaut largement un "American gangster" ou un "Mensonges d'état".

Construit en trois parties distinctes (les préparatifs du voyage; la découverte du nouveau monde; la lente déliquescence du jardin d'Eden), le film de Scott bénéficie avant tout d'une superbe reconstitution et des magnifiques paysages du Costa-Rica, apportant un certain cachet et des images absolument grandioses, renforcées par la mise en scène une fois de plus soignée de Ridley Scott et par la musique puissante de Vangelis.

On regrettera bien entendu le fait que la majorité des protagonistes parlent anglais (c'est plus pratique pour vendre un blockbuster à l'international) et que le film survole les conditions du voyage inaugural pour s'attarder sur la chute des idéaux de Colomb, point certes intéressant mais déjà vu ailleurs, ayant surtout pour effet de rendre le film encore plus long.

Mettant en scène quelques belles batailles et un Depardieu plus grand que grand, "1492: Christophe Colomb" reste pour moi un film très recommandable malgré de sérieuses longueurs et un scénario survolant un peu trop l'essentiel, qu'il serait dommage de jeter trop rapidement aux orties.